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L'immense pouvoir du pétrole et ses conséquences
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Publié dans El Watan le 18 - 02 - 2018

Depuis la découverte par l'homme de cette joyeuse ressource énergétique fossile, à sa tête le pétrole ou les hydrocarbures plus précisément, un changement majeur radical est intervenu sur la planète avec ses gigantesques effets sur la nature.
Cette importante ressource a permis et ouvert la voie au développement de l'humanité en facilitant l'expansion de l'homme sur la surface de la Terre au détriment parfois de certaines autres espèces à cause de la pollution engendrée par l'utilisation de cette matière depuis la recherche en passant par son exploitation et sa consommation jusqu'au rejet des ses déchets.
Ce n'est qu'en 1800 que la planète avait atteint le seuil du premier milliard d'habitants. Le second milliard était atteint en 1930, le 3e en 1960, le 4e en 1974, le 5e en 1987, le 6e en 1999 et aujourd'hui on frôle le 7e milliard d'individus. Toute cette rapide expansion à travers les courtes étapes entre elles s'est produite grâce aux énergies fossiles dont principalement le pétrole et dont le premier appareil de forage fut construit en 1860 en Amérique lors de la découverte de cette matière.
La consommation des hydrocarbures a atteint le niveau de 30 milliards de barils et ce qui a poussé l'homme à consommer excessivement de l'énergie plus qu'il n'en avait besoin en calories.
La production de pétrole a chuté à un seuil de 84 millions de barils/jour, soit une perte de 30 millions de barils/jour entre 2005 et 2015.
Les USA étaient considérés comme le premier producteur de pétrole au monde, ce qui a permis à l'individu américain de jouir du meilleur niveau de vie et de confort qu'il y a 50 ans. La population américaine, qui ne représente que 4,5% de la population du globe, consomme 25% de la production mondiale de pétrole.
Ce modèle américain (deux fois meilleur que celui européen) apparaît non négociable et son maintient serait également impossible. Le reste du monde commence à peine à avoir accès aux stades de ces agréments (une voiture pour 1,5 Américain, contre une voiture pour 117 Chinois par exemple).
Et si la Chine devait atteindre le même niveau de consommation en matière énergétique, il faudrait l'équivalent de 6 planètes Terre ; ce qui est du domaine de l'impossible. L'accès au niveau de développement économique souhaité attire dans sa voie plus de demande d'énergie nécessaire, et c'est pour cette raison que l'on constate que la Chine, par exemple, devient aujourd'hui un acteur principal dans les domaines de l'énergie et de l'économie dans le monde avec un excédent de 600 milliards de dollars américains dans sa balance.
Plus de 30 000 objets issus de la pétrochimie, en plus de l'éclairage et autres services, sont liés étroitement aux combustibles recensés aux USA, leur transport se fait également à base d'énergie et le champ s'élargit aussi au domaine de la production alimentaire.
C'est ainsi que l'on constate que l'énergie produite à partir des matières fossiles (dont le charbon) représente la base fondamentale du développement de l'humanité à travers le monde, et ce, après la première période des
50 000 ans qui s'appuyait sur l'agriculture.
C'est alors que depuis deux siècles seulement que l'abondance des énergies fosilles a facilité l'accomplissement de cette grande révolution de production également d'aliments en abondance, qui a engendré à son tour cette augmentation rapide de la croissance humaine.
A mesure que ce schéma de développement pour tous se concrétise, la bataille pour l'accès aux sources d'énergie, hydrocarbures surtout, deviendra de plus en plus féroce.
Le jour où le pic pétrolier sera atteint, ce qui semble être déjà arrivé depuis les années 1970 pour certains pays comme les USA et que les gens ne comprennent pas la gravité de la menace, tout peut basculer. Les effets seraient aussi graves que les conséquences d'une guerre thermonucléaire et dévastateurs sur l'espèce humaine, c'est comme si on butait droit sur un mur à une vitesse de 120 km heure.
Cette étape du pic pétrolier semble se confirmer et ses indices deviennent apparents au grand jour ; ils sont justifiés par la situation que subit le monde d'aujourd'hui. Les conflits et guerres qui éclatent à travers plusieurs régions, principalement celles qui emmagasinent ces matières hydrocarbures, notamment les pays arabo-islamiques et africains, attestent de ce malheureux sort.
A mesure que cette matière devient de plus en plus rare, et par conséquent plus chère à cause de l'excès dans son niveau consommation sans aucune limite et à grande vitesse, la course pour s'en approvisionner et se la procurer là où elle se trouve sera féroce avec l'emploi de tous les moyens, tels que le recours à la force extrême et également aux complots et manipulations de toutes sortes pour contenir les gouvernants des pays qui détiennent ses ressources et aussi pour que ces derniers assurent le rôle de véritables agents alliés afin de protéger et servir les intérêts des puissances hégémoniques et très souvent au détriment de leurs propres nations et peuples.
Depuis l'entame de cette ère de diminution de la production des matières fossiles et surtout pétrolières, la course pour le développement d'autres ressources énergétiques nouvelles s'impose et se confirme de plus en plus. Certains grands pays comme la Russie et la Chine ont entamé depuis longtemps des programme de recherche pour développer et maîtriser de nouvelles sources d'énergies nucléaires alternatives à base de «thorium» plus clémentes et moins dangereuses que celles à base d'uranium utilisées par les centrales atomiques actuelles qui deviennent de plus en plus menaçantes pour l'humanité (avec une tonne de thorium, on peut produire l'équivalent de 200 tonnes d'uranium ou 3,5 millions de tonnes de charbon d'énergie).
Par ailleurs, l'Algérie détient la plus grande masse continentale et autres espaces contenants des matières stratégiques (plus de 58 espèces de terres rares) dont une grande part allant dans le développement de sources énergétiques nouvelles.
D'autres ont opté pour des voies plus néfastes pour le développement et l'exploitation de sources d'énergies non conventionnelles, telles que le gaz de schiste prohibé dans certains pays européens tels que la France, mais recommandé et admis, voire imposé dans d'autres pays tels que l'Algérie, où le Sahara semble avoir été choisi aujourd'hui comme terrain d'essai pour l'explosion de cette nouvelle «Bombe de schiste» dévastatrice ayant pour objectif la liquidation du précieux trésor vital contenu dans la gigantesque et unique nappe d'eau albienne du continental intercalaire.
Cette nouvelle tentative criminelle viendra s'ajouter aux explosions nucléaires et chimiques précédentes dans ces contrés sahariennes dont les populations locales subissent encore et pour l'éternité leurs néfastes effets de dangereuse pollution. Et c'est précisément là où réside le véritable «complot» tramé contre l'Algérie pour la mettre définitivement à plat avec la menace flagrante de «sa sécurité nationale».
Personne n'arrive à comprendre et percer ce mystère qui maintient cette insistance pour l'exécution à n'importe quel prix de ce «plan satanique», et ce, malgré l'opposition de toute la société et surtout la résistance pacifique farouche des populations sahariennes marginalisées, qui ne cessent d'appuyer cette opposition avec des propositions de solutions alternatives à cette démarche criminelle, solutions qui consistent en le développement de l'«énergie solaire» avec son application à «l'agriculture locale» où l'Algérie dispose des plus grands atouts en gisements colossaux et ressources sans limites prêtes à être exécutées sans contraintes.
D'ailleurs, même le fameux plan initié dernièrement pour le développement et la production de cette modeste quantité de
22 000 MW d'électricité solaire à l'horizon 2030 se trouve relégué aux oubliettes, et ce, au profit de cette nouvelle pseudo priorité d'exploitation du gaz de schiste dont les démarches s'accélèrent à grande vitesse et tous azimuts avec la conséquence d'exposer l'unique outil national stratégique (sonatrach) son ouverture à la liquidation pure et simple.
Cette option tente d'être justifiée par le déclin permanent de la production de pétrole et surtout du gaz conventionnel qui assurent la rente monétaire sur laquelle s'appuie tout le mécanisme socio-économique, et aussi dictée par les engagements fermes qui lient l'entreprise nationale avec ses clients européens qui imposent leur pression sur cette dernière afin de garantir le respect de l'engagement contracté en matière d'approvisionnement régulier (Le pic pétrolier ayant été atteint en Algérie, et le gaz également qui a atteint son niveau de 60 milliards de m3, le déclin de la production se chiffre à 30%, auquel il faut ajouter la demande nationale qui augmente de plus en plus et sans limite, risque à très court terme de mettre le pays au pied du mur car il n'arrivera ni à honorer ses engagements, ni à alimenter le déficit du budget de l'Etat, et encore à peine à répondre aux besoins de la population croissante).
Par ailleurs, et en moins de 150 ans, le monde moderne a consommé la moitié des ressources pétrolières de la planète. C'est cet effort qui a permis aux pays occidentaux, à leur tête les USA, qui étaient les premiers à découvrir ces matières stratégiques, la construction de la base de leur puissance industrielle et économique. D'ailleurs, ce pays a atteint son pic pétrolier en 1970 et peut-être bien avant, d'où le déclenchement du déclin de sa production ; ce qui l'a contraint au recours, hors de ses frontière, à la recherche d'autres sources d'approvisionnement afin d'assurer le maintien de son niveau en besoins énergétiques et imposer son rang de première puissance monétaire et économique mondiale.
Cette situation a également ouvert la voie à une poignée d'hommes de s'accaparer d'un faramineux revenu de ces ressources énergétiques, à leur sommet les dirigeants des grandes sociétés pétrolières et industrielles, dont les liens avec les institutions mondiales monétaires et bancaires se trouvent de plus en plus consolidés.
Cette situation de diktat et d'hégémonie sur ces secteurs de l'énergie (dont le nucléaire) a tout le temps empêché l'intrusion sur le marché d'autres ressources énergétiques nouvelles alternatives, en l'occurrence les énergies solaires et éoliennes. Dans le passé, un projet de production d'une énergie propre à partir du solaire a été développé par l'ingénieur Edgard Nazare, qui a exercé dans le Sahara en Algérie, en observant les tourbillons de vent, a été avorté par le lobby du nucléaire (le premier brevet des Tours Solaires Vortex a été déposé dans les années 40' du siècle dernier à l'Université d'Alger).
A titre d'exemple, la famille du groupe des «Rotchilds», qui est considéré comme le pilier de nouveau ordre mondial, s'accapare à elle seule une fortune colossale estimée 500 milliards de dollars. Cet ordre exerce son contrôle sur presque toutes les activités vitales mondiales, principalement monétaires et médiatiques qui étendent leur influence au monde politique et de gouvernance des nations. Tout le monde a constaté comment le pape se courbait pour baiser la main du nouveau seigneur «Rotchilds». L'ensemble des pouvoirs qui gouvernent aujourd'hui le monde, envoûtés par ce pôle unique de la matière (globalisation) se soumettent à l'autorité de cet «ordre redoutable» qui commence à s'imposer au grand jour et afficher ses véritables desseins.
Et c'est ainsi que les sociétés humaines se trouvent dépourvues de leur force spirituelle fondamentale et inculquée par les enseignements et cultures des diverses et religions qui l'immunisaient contre toutes formes de dérive diabolique pour être entraînées dans cette spirale de la dépendance satanique. L'Algérie, qui semble représenter un important enjeu dans cette fresque, n'est pas à l'abri et ne sera guère épargnée par cette convoitise.
Et c'est ainsi, et dès lors que le pic pétrolier étant atteint dans les pays puissants du monde occidental avec le déclin de la production, reste de cette ressource se trouve ailleurs dans les pays du Sud qui sont les plus convoités ; ce qui ne leur amènera que malédiction et destruction. La lutte pour gagner cette emprise sera catastrophique pour ces derniers pays et ce ne seront, comme toujours, que les démunis qui en paieront les conséquences.
En fin de compte, le pétrole, qui était apprécié comme élément de prospérité pendant cette étape de l'histoire, devient par la force des choses un facteur de décadence et de malheur à cause des multiples effets destructeurs qu'il a produits et engendrés dans le processus du cycle de la nature (guerres, pollutions, réchauffement climatique et effet de serre, effondrement économique, insécurité…).
Tous les indices laissent présager que l'ère de l'après-pétrole commence à pointer à l'horizon 2030 pour beaucoup de pays dont l'Algérie qui a bâti son système économique sur la rente pétrolière, et entre de plain-pied dans ce bourbier à cause de cette situation de déficit financier assuré à 98% par les recettes engrangées par l'exportation de cette matière.
Cette situation de rareté de pétrole sur les marchés influera sur les équilibres sécuritaires des nations avec tous les risques de conflits militaires qu'elle entraînera entre les grandes puissances dominantes comme les USA et la Chine pour le contrôle des sources de cette matière qui deviendra précieuse. Si cette situation de récession devait aboutir, toute l'économie mondiale s'écroulerait à cause de la rareté et de l'inflation des prix du pétrole sur lequel est bâti le système énergétique et industriel et aussi tout le modèle économique actuel.
Toute la planète qui sera incapable de supporter le choc sera exposée à un grand risque de destruction globale pareille aux catastrophes majeures qu'elle a connues dans le passé lointain avec l'extinction de beaucoup d'espèces vivantes.
Les alternatives proposées jusqu'à maintenant ne semblent pas apporter de réponses ni de solutions adéquates à ces défis de transition de l'ère des matières fossiles et hydrocarbures et celle d'autres modèles énergétiques nouveaux si toutes les nations ne respectent pas les limites de la nature. Si l'homme continue comme par le passé à agir selon le même mode de développement basé principalement sur l'excès et le gaspillage de l'énergie, il provoquera dans le sillage la destruction de tout ce qui reste comme autres espèces vivantes, et ce, même s'il découvre d'autres ressources énergétiques sans se soucier du changement de son comportement vis-à-vis de l'ordre de la nature.
Et puisque la problématique provient du gaspillage à outrance de cette énergie, la solution réside alors dans le niveau de consommation acceptable et rationnel de cette matière. Le quart de la quantité d'énergie consommée actuellement au niveau de la planète peut répondre aisément aux conditions du même niveau de vie et de jouissance du confort de l'époque actuelle (17% de la consommation d'énergie va dans le secteur de l'agriculture).
L'agriculture bio d'une manière décentralisée localement à travers tous les espaces ruraux utiles peut contribuer énormément à apporter une réponse à la question. L'Algérie, avec les atouts majeurs qu'elle détient, se trouve parmi les pays les mieux placés pour entreprendre cette transition énergétique et agricole. Elle dispose de tous les moyens et de toutes les conditions nécessaires pour entreprendre et réaliser de nouveaux modèles révolutionnaires de développements économiques (une grande nappe souterraine d'eau potable dont une bonne partie thermique, un colossal gisement solaire, un important potentiel de terres rares, des dizaines de millions d'hectares de terres agricoles dont plus de 30 millions d'hectares de terres à haut rendement sur les 40 millions à travers la planète…).
C'est ça le chemin qui conduit au véritable changement auquel aspirent les générations actuelles pour préparer la base authentique aux futures générations qui exige des efforts s'étalant sur une période centenaire.
Puisse Dieu Le Tout-Puissant agréer nos efforts vers la concrétisation de l'utile et du bien.

Par Kouider Oulad Messaoud Ghemmar
Membre de l'association Ibn El Awam pour le développement des zones arides et Mouvement de citoyenneté.


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