Population sensible, très active sexuellement et donc plus exposée aux infections sexuellement transmissibles », déclarera M. Hachrouf, conseiller du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Les connaissances ont beaucoup évolué et ce premier regroupement du genre pour les médecins exerçant au sein des unités médicales préventives dans les résidences universitaires arrive à point nommé. « Nous nous sentions quelque peu démunis devant un problème qui prend de l'ampleur », dira un médecin présent qui regrette que, « l'action ne soit pas menée de pair avec des organismes qui auraient pu apporter leur savoir-faire dans le domaine de la lutte et faire toucher du doigt tout ce qui touche des cas étudiés ». Les questions qui ne cessaient de fuser dans la salle de conférences de l'hôtel route de Chiffa dénotaient cet esprit d'une sorte d'abandon par la tutelle ou tout simplement par l'Etat. Les professeurs et médecins conférenciers ne cessaient de rappeler que le médecin de la résidence universitaire fait de la prévention et qu'il doit être équipé en tant que principal acteur. 350 médecins prennent en charge le million d'étudiants avec une répartition inégale de 2600 étudiants par médecin. « Dépister les maladies chroniques selon des méthodes modernes et rapides, efficaces et peu coûteuses », dira encore M. Hachrouf . Et de continuer : « L'information à donner ne se trouve pas chez les parents, en milieu familial où les tabous persistent, mais chez ce médecin qui doit jouer le rôle de confident avant une prise en charge par des structures appropriées du cas. » La maladie est dépersonnalisée et traitée alors dans l'anonymat, selon les normes internationales en la matière et auxquelles l'Algérie adhère. Sur le terrain, les réticences sont encore là. « Je ne vois pas pourquoi je ne demanderai pas des tests à de nouveaux étudiants, notamment les étrangers », dira une des séminaristes. Les associations estudiantines, les pairs éducateurs, les leaders associatifs et les médecins sont les principaux leviers de la stratégie de prévention. L'organisation d'une telle rencontre qui se tient jusqu'au 17 et touchant près de 150 médecins a été rendue possible grâce notamment à l'apport et la contribution de l'Onusida. Les professeurs Souhane et Amrane ont eu à intervenir en mettant l'accent sur la dotation des médecins en connaissances actuelles. « Le dépistage sérologique est un temps fort de la lutte VIH/sida », dira le Pr Amrane qui insistera sur l'anonymat du test. « Un travail de sensibilisation est à faire à travers des entretiens répétés et l'étudiant ne viendra jamais avouer », ajoutera-t-il. Seules les questions ouvertes permettent la mise en confiance et l'exemple du régime carcéral a été donné où la question sexuelle n'est jamais abordée en premier. Préservatif, abstinence et fidélité sont les seuls garants pour réduire les risques de transmission et « l'étudiant ne doit pas ressentir qu'il est jugé », dira le conférencier qui insistera : « Appeler, rappeler, relancer et ne pas perdre de vue ceux qui ont eu un questionnaire. » Il sera appris que 54 centres de dépistage volontaire existent. Le sida est l'affaire de tous et la problématique qui revenait souvent : « Comment éviter cette maladie, comment protéger la société ? » Même le Pr Amrane se déclarera, tout modestement, incompétent. Il reste également beaucoup de choses à faire sur le plan psychologique, notamment durant le traitement et même après le traitement, faire accepter le changement morphologique. Les cas cliniques avaient été abordés avec les risques liés au non-respect des règles universelles d'hygiène et l'insistance portera alors sur la relation de proximité avec les étudiants à qui il ne faut pas rater l'occasion d'aborder la question du sida.