L'hôpital militaire de la nouvelle ville Ali Mendjeli abrite, les 24 et 25 novembre, un colloque régional sur « La prise en charge des infections sexuellement transmissibles en milieu militaire algérien », avec la participation de spécialistes et praticiens de la santé publique, privée et militaire. Le lieutenant-colonel Ghit, directeur régional de la santé militaire, nous informera que ce colloque « sera une formation diplômante concernant les médecins des différentes unités de l'armée qui auront la lourde tâche d'informer et de former les différents personnels sur la prévention, les risques et les conséquences des infections sexuellement transmissibles ». A ce propos, le professeur Zoughaïlèch, épidémiologiste au CHU de Constantine, dira : « L'on ne parle plus de maladies sexuellement transmissibles (MST), mais plutôt d'infections (IST) car ces dernières, asymptomatiques, sont plus pernicieuses et plus dangereuses que des maladies qui nous informent de par les symptômes inhérents à chaque pathologie ». En présence de spécialistes de tous bords, l'accent sera mis essentiellement sur le sida plutôt que sur les blennorragies, la chaux de pisse, où la « classique » syphilis. Ce genre de colloques, qui se veut informatif, se voudrait aussi un « abatteur » de tabous prônant l'absence totale d'IST, vu notre culture arabo-islamique. Le colonel et professeur Naïm s'inscrira totalement en faux et déclarera : « Les chiffres en Algérie nous renseignent sur une population contaminée par les IST qui dépasse à peine les 0,1%, que ce soient des civils ou des militaires. Cela ne veut aucunement dire que l'Algérie soit à l'abri de la pandémie de sida. Au contraire, du fait des déplacements de populations, plus personne n'est à l'abri et je pense que, pour le moment, l'information, puis la prévention, sont les meilleures armes pour lutter contre ces fléaux ». Il reste que, du fait des méthodes de dépistage plus modernes et plus systématiques, les chiffres concernant la population contaminée par les IST en Algérie sont légèrement en hausse, comme le révèle le dernier rapport de l'OMS. Et justement, la grande Muette, qui ne l'est plus tellement, voudrait multiplier ce genre de rencontres, « puisque les militaires, du fait de leur statut de célibataires géographiques et des affectations récurrentes, sont plus exposés aux IST, et là aussi l'information doit être de mise à tous les échelons de la hiérarchie », dira encore le colonel Ghit.