Les normes dans le processus de production de l'huile d'olive ne sont souvent pas respectées. Contrairement aux années précédentes, la foire de l'huile d'olive, organisée du 15 au 17 février à Béni Amrane, au sud-est de Boumerdès, n'a pas drainé grand monde. Ainsi, seule une trentaine d'oléiculteurs, venus de différentes localités de Boumerdès et des wilayas de Tizi Ouzou, Bouira, Béjaïa et Chlef y ont exposé leurs produits. Cette fois, si les participants se sont félicités de l'abondance de la production, la qualité, elle, laisse parfois à désirer. Dans la wilaya de Boumerdès, la direction de l'agriculture fait état de moins de 300 oléiculteurs environ qui produisent plus que ce qu'ils consomment. Il y a une année, l'huile lampante, impropre à la consommation, représentait 19% de la production. Pour Ouagued Omar, oléiculteur de M'Chedallah, «l'oléiculture demeure l'otage de traditions archaïques». «Les Algériens sont habitués aux huiles chômées et connaissent peu les caractéristiques de la bonne qualité», déplore-t-il. Selon lui, «la bonne huile se mesure par le taux de polyphénols qu'elle contient, un antioxydant très bénéfique pour la santé humaine. Quand son taux d'acidité dépasse 3,3%, elle devient impropre à la consommation et doit être destinée à l'usage industriel. Ce que la plupart des Algériens ignorent. Chez nous, mêmes les oléiculteurs n'accordent pas d'importance à ce volet. La preuve est que rares sont ceux qui font des analyses à leur produit, pourtant disponibles et à des prix abordables. D'ailleurs, c'est pour cette raison qu'on n'arrive pas à exporter», explique-t-il, en plaidant pour l'organisation de journées de sensibilisation des oléiculteurs et l'implication des médias lourds pour remédier à ce problème. Rabah Maghdoud, propriétaire d'une huilerie à Aït Amrane, lui, évoque le processus à suivre pour obtenir une huile de bonne qualité. De la plantation à la trituration en passant par la cueillette et le stockage, tout doit se faire selon les normes, dit-il. Issu d'une famille d'oléiculteurs, M. Maghdoud dit avoir obtenu le 2e prix de la meilleure huile d'olive en 2016. «Les gens viennent de partout pour acheter notre produit», se félicite-t-il. Selon lui, la qualité de l'huile dépend surtout de l'état de l'arbre qu'il faut entretenir à longueur d'année. «Au bout de 25 ans, l'olivier doit être coupé pour qu'il puisse se régénérer. Or, chez nous 90% des champs sont constitués de vieux arbres. Aussi, après la cueillette, les olives doivent être stockées dans un support ou un endroit aéré, pas dans des sachets en plastique comme le font la plupart des gens. Ils doivent être lavés avec une eau tiède, broyées et triturées dans un délai de 48 heures pour ne pas détruire ce qu'ils contiennent de très précieux, les polyphénols. Quand l'huile a un goût amer et piquant, cela prouve que le fruit est frais», conclut-il.