Malgré la bonne production des olives cette année, le rendement en huile est faible. Au lieu des 33 litres par quintal en moyenne, la majorité des agriculteurs n'en ont récolté que 22 à 24 kg. Principal facteur de cette baisse : la sécheresse. En revanche, la qualité de l'huile d'olive est meilleure par rapport à la saison 2013-2014. « On relève une nette amélioration cette saison par rapport à la précédente », certifie la représentante de l'Institut technique de l'arboriculture fruitière (ITAF), qui se base sur les résultats des analyses effectuées. Le taux de bonne qualité obtenu cette année est de 35% alors que l'an dernier il était estimé à 10%. Reste une interrogation : comment reconnaître une huile de bonne qualité ? « A son goût, il ne faut pas qu'elle soit piquante, c'est-à-dire acide », relèvent les exposants à la troisième édition du salon national de l'huile d'olive organisé, à Beni Amrane, dans la wilaya de Boumerdès. En fait, une bonne huile d'olive est liée, selon eux, à la variété des olives, à leur degré de maturité et au savoir-faire des producteurs. Sayah Benyoucef Yacine, oléiculteur à Chlef, soutient qu'une bonne huile se reconnaît également lorsqu'elle gèle par un temps froid.Le long stockage des olives donne une huile acide qui la rend impropre à la consommation. « Normalement, l'olive doit être dirigée depuis l'arbre à l'huilerie en 24 heures si on doit respecter les normes, mais ce n'est pas le cas chez nous. Moi, par exemple, quand j'ai une grande quantité d'olives, je lui mets du sel pour empêcher la fermentation microbienne et le développement des champignons », explique Sayah Benyoucef. Tous les stands étaient garnis d'assiettes remplies d'huile d'olive et de corbeilles de pain. Les citoyens n'hésitent pas à déguster l'huile de chaque région à la recherche de la meilleure. Mais les prix restent élevés. Pour les producteurs, il y a une explication. « D'abord, il y a le principe de l'offre et de la demande. Etant donné que le rendement est faible, c'est normal que les prix restent élevés », rappelle Abdelghani Meddour, un producteur de la wilaya de Bejaïa. Pour Charef, de Tidjelabine qui possède 3.000 oliviers à Beni Fouda, le soutien de l'Etat n'a pas suffi à faire baisser les prix. « L'irrigation des nouveaux plants n'est pas facile et cela demande un gros investissement et beaucoup d'efforts. Mais l'absence de la main-d'œuvre est un problème récurrent. Les jeunes refusent de faire la cueillette des olives même à 1.500 dinars la journée », explique-t-il. Concernant l'exportation, beaucoup d'exposants reconnaissent qu'on n'est pas encore à ce stade. « Il est difficile de satisfaire le marché national. Et pour l'exportation, ils exigent un produit de haute qualité. Il faut de l'huile vierge et de l'extra-vierge », note un oléiculteur. A ce propos, un ingénieur agronome signale qu'aucun produit agricole n'est labellisé. Mais des négociations sont engagées avec l'Union européenne pour labelliser l'huile d'olive la Sigoise (huile de Sig dans la wilaya de Mascara), la datte deglet nour et la figue sèche de Béni Maouche (wilaya de Bejaïa). Justement, Meddour Abdelghani, producteur d'huile d'olive et de figues sèches, affirme que des Français se sont entretenus avec les membres de l'association locale de production de la figue pour une probable exportation vers l'Europe en 2016 ou 2017.