La Haute Cour d'Afrique du Sud (division locale Eastern Cape, Port Elizabeth) a statué hier que la République sahraouie est «propriétaire de l'ensemble de la cargaison de phosphate actuellement chargée sur le navire à moteur NM Cherry Blossom», selon l'APS. La décision de la justice a annoncé que «la propriété du phosphate n'a jamais été légalement détenue par l'Office chérifien des phosphates (OCP) et/ou Phosphates de Boucraa SA, et ils n'étaient et ne sont pas autorisés à vendre le phosphate à Ballance Agri-Nutrients Limited». Un navire, transportant 50 000 tonnes de phosphate extrait illégalement du Sahara occidental destinées à la Nouvelle-Zélande, a été arraisonné en mai 2017 en Afrique du Sud à la demande du seul représentant du peuple sahraoui, le Front Polisario. Le cargo a quitté El Aâyoun (territoire du Sahara occidental occupé) le 13 avril 2017 et a pris la route du Cap de Bonne-Espérance et s'est arrêté à Port Elizabeth afin de s'approvisionner en fuel. En juillet dernier, la justice sud-africaine avait confirmé l'immobilisation de la cargaison de phosphate destinée à la Nouvelle-Zélande en réponse à la requête du Front Polisario. Le bateau a demeuré immobilisé à Algoa Bay, dans l'attente du jugement d'aujourd'hui. Réagissant à la décision de la justice sud-africaine, le coordinateur du Front Polisario avec la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), M'hamed Khadada, a indiqué à l'agence de presse sahraouie (SPS) que ce jugement est «final et catégorique». Pour le responsable sahraoui, le verdict vient également consolider l'arrêt de la Cour de justice européenne, qui avait conclu que l'accord commercial de l'Union européenne (UE) avec le Maroc ne s'applique pas aux territoires du Sahara occidental occupé.