La mobilisation est maintenue dans les différentes Ecoles nationales supérieures, particulièrement à Alger (Kouba et Bouzaréah) et Constantine. Les étudiants des Ecoles nationales supérieures (ENS), en grève depuis novembre 2017, perdront des avantages s'ils poursuivent leur mouvement. Les diplômés des ENS «risquent de perdre le bénéfice du poste de travail en septembre au profit des recrutés externes», signale à El Watan une source au ministère de l'Education nationale. Les enseignants seront ainsi «doublement pénalisés avec une réduction des chances de trouver des postes libres après». «Le ministère de l'Education nationale a un plan B si les étudiants des Ecoles nationales supérieures ne reprennent pas les cours. Le nombre des recrutés intégrera définitivement le chiffre prévu des sortants des ENS. Donc, il sera trop tard au-delà de la semaine prochaine», met en garde notre source. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a affirmé, en janvier dernier, que les diplômés des onze ENS ont la «priorité» dans le recrutement, tant au niveau local que national. «Je réaffirme encore une fois que la priorité dans le recrutement au niveau local est accordée à ces diplômés, et ce, en fonction des postes et spécialités demandés dans leurs régions», a rappelé la ministre en marge de la présentation du programme de son secteur devant la commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des affaires religieuses de l'APN. En grève depuis plus de trois mois, les étudiants des Ecoles de formation des enseignants du pays revendiquent principalement l'engagement du ministère de l'Education nationale à procéder à leur recrutement directement et dans leur lieu de résidence après la fin de leur formation, conformément à l'article 4 du contrat qui les lie au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et au ministère de l'Education nationale. Des sanctions pour absence aux cours Le ministère de l'Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, a considéré la revendication d'«utopique», affirmant que le principe en matière de recrutement obéit aux besoins du secteur de l'Education nationale. Face à la poursuite du mouvement, les services de Hadjar ont menacé de sévir contre les grévistes, si l'on se fie au contenu du procès-verbal d'une rencontre des directeurs des ENS et des responsables du ministère de l'Enseignement supérieur tenue le 20 février. Selon le document, dont El Watan détient une copie, les participants ont insisté sur le respect du règlement intérieur des ENS. «Les étudiants qui n'ont pas rejoint les écoles sont en situation d'absence volontaire injustifiée. Des mesures légales seront prises concernant ces cas-là», lit-on dans le document. Malgré les menaces, les étudiants grévistes poursuivent leurs actions (rassemblements et marches). La dernière, organisée lundi devant le ministère de l'Enseignement supérieur, a été violemment réprimée. Un appel à une grève des universités a été lancé le lendemain en solidarité avec les étudiants des ENS malmenés par la police. La mobilisation est maintenue dans les différentes Ecoles, particulièrement à Alger (Kouba et Bouzaréah) et Constantine. Des forces antiémeute sont déployées aux abords de ces établissements pour empêcher les étudiants de sortir dans la rue.