Blocage de crédits bancaires, lourdeurs bureaucratiques. De nombreux opérateurs souffrent le martyre pour faire aboutir leurs projets. La wilaya de Béjaïa connaît un déficit important en matière d'infrastructures hôtelières. Bien que ce constat ait été fait depuis des années, force est de constater que rien n'est entrepris pour améliorer la situation. Au moment où trois hôtels, dont peut se targuer la région, sont toujours à l'abandon, un seul et unique hôtel ouvrira ses portes cette année. uvre d'un particulier, l'hôtel «Les Deux Rochers», est annoncé opérationnel dès le 05 juillet dans la coquette ville de Tichy. Pendant ce temps, l'hôtel d'Orient, l'hôtel des Oliviers et l'hôtel des Cimes périssent. Pour une wilaya qui accueille annuellement plus de 9 millions d'estivants, le peu de centres de vacances et d'hôtels qu'elle compte, sont pris d'assaut bien avant le début de la saison estivale. Essentiellement balnéaire, le tourisme ne nourrit qu'en été à Béjaïa. Durant l'intersaison c'est le calme plat en l'absence d'autres formes de tourisme à même de changer la donne et rentabiliser, par voie de conséquence, l'activité des infrastructures. C'est l'une des raisons qui freinent le développement dans ce secteur. Elle n'est, cependant, pas essentielle puisque la bureaucratie tient la part du lion dans cette léthargie. De nombreux opérateurs souffrent le martyre pour faire aboutir leurs projets. Blocage de crédits bancaires, lourdeurs bureaucratiques et lorsque la manipulation de l'opinion sajoute, il faut vraiment être téméraire pour s'aventurer dans ce secteur d'investissement. Qu'à cela ne tienne! De nombreux projets sont portés par des investisseurs essentiellement fils de la région. Des projets qui peinent, certes, à voir le jour mais ils sont là comme pour dire ce n'est pas la volonté qui manque mais plutôt l'efficacité des politiques locales. Par rapport à l'affluence estivale des visiteurs, les structures d'hébergement sont insuffisantes. Ce qui explique parfaitement le recours aux structures privées (appartements, garages... etc.), loin d'offrir les commodités nécessaires pour un séjour reposant et sécurisant. Les 59 campings existants, les 78 hôtels (3650 lits), les 69 établissements hôteliers, dont 7 publics, les centres de vacances et les auberges demeurent insuffisants. Il en est de même pour l'orientation politique du secteur. Pour une wilaya disposant d'un patrimoine naturel, historique, culturel et architectural, le renforcement des infrastructures est rendu nécessaire en appui de nouveaux produits touristiques qui conviendraient parfaitement à cette contrée du pays. Pour cela, il faut une politique, qui ne saurait être sans le désenclavement, l'aménagement et l'équipement de sites touristiques par des infrastructures de base comme l'hébergement et la restauration. Pour l'heure, on n'en est pas là et la saison estivale a pris forme. Bien que les résultats des examens de fin d'année ne soient pas encore proclamés, les estivants affluent sur les côtes de la wilaya de Béjaïa dont le tourisme reste uniquement balnéaire en l'absence d'un politique touristique plus large. Sur les plages, une affluence, qui va crescendo, est enregistrée quotidiennement et plus particulièrement le week-end où les plages du littoral Est et Ouest affichent complet. Le week-end dernier, les services de la Protection civile ont enregistré une affluence de 6000 baigneurs dont deux ont malheureusement disparu par noyade. Depuis hier une commission sénatoriale, dénommée «commission culturelle et d'information, jeunesse et tourisme», est en visite sur les lieux. Elle est venue, dit-on s'enquérir de la situation dans cette région. Aujourd'hui, elle devrait donner son point de vue lors d'une conférence de presse.