En raison des chutes abondantes de pluie, Aïn El Turck semble nager dans une flaque d'eau géante, même si le risque de catastrophe imminente est totalement écarté, comme cela a failli se produire quelques années plus tôt. Les automobilistes sont les premiers à en ressentir les méfaits. Avant-hier, un camion à benne à ordures de la commune a dû être extrait d'un trou géant regorgeant d'eau et dans lequel il s'était engouffré jusqu'au niveau de la cabine. Quelques heures plus tard, ce fut au tour d'une voiture de type Peugeot 206 de connaître le même sort. Ce genre d'incident, à la fois rigolo et dramatique, a pris de l'ampleur, tant la chaussée compte des défoncements par centaines. Outre ses bienfaits certains, la pluie a ceci de cruel : elle met à nu les tares de quelques institutions et entreprises et dévoile au grand jour les malfaçons dans certaines réalisations. L'aspect le plus touché en pareils cas de chutes abondantes de pluie, est celui de la voirie et des problématiques retenues collinaires, sources de tous les maux. Depuis la tragédie de Boumerdès, des efforts ont été entrepris pour réhabiliter le réseau des retenues collinaires à Aïn El Türck. Cependant, ces efforts restent insuffisants dès que le volume des averses s'amplifie quelque peu. En effet, dès l'annonce des premières averses, les dysfonctionnements sont apparus en certaines intersections de quartiers de la ville, tel Bouisseville à titre d'exemple, où le problème semble être devenu récurrent. Pour en revenir à l'état de la chaussée, il a suffi de quelques gouttes de pluie pour que celle-ci se transforme en un morceau de gruyère. Le plus déplorable est que des crevasses ont vu le jour sur du bitume nouvellement installé. Le cas du Boulevard Mélinette est symptomatique. L'artère ressemble à un parcours de saut d'obstacles, tant c'est truffé de nids de poules. Le passage de la Sonelgaz pour l'installation du gaz de ville n'a pas été sans conséquences sur la chaussée, retapée au bitume de long en large, lors du précédent mandat communal, pour la bagatelle de 900 millions de centimes ! Il faut dire que le phénomène dépasse la volonté des pouvoirs publics, non pour une quelconque question de compétence ou de prise ou non d'initiative, mais de par son importance budgétaire. En effet, celui-ci demande un traitement plus approprié en y consacrant une enveloppe conséquente. Et ce n'est guère avec un budget communal maigrelet dont les deux tiers sont réservés aux salaires que le problème sera définitivement résolu. L'intérêt à porter à ce sujet doit au moins égaler celui porté au phénomène des eaux usées. Comme le dira un citoyen, « il faut savoir ce que l'on veut faire de la région, qu'on voudrait vouer à un avenir touristique prometteur mais qui n'est en rien différente de Chteïbo ou de Douar Belgaïd ». Enfin, il est à signaler qu'aucune victime n'est enregistrée suite à ces grosses averses. Les effroyables moments vécus en 2002 par des familles logées dans le camp de transit de la madrague sont encore vivaces dans les esprits. Le pire avait été évité ce jour-là, lorsque les toits s'étaient effondrés sur leurs occupants suite aux masses de boue qui affluaient du versant de la montagne, emportées par des torrents des eaux pluviales.