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«Faire de l'eau un support pour la création de projets structurants» Plaidoyer pour une nouvelle exploitation des ressources en eau dans quatre wilayas de l'est
Souk Ahras fait partie des wilayas les plus exposées aux perturbations dans la gestion des ressources en eau, notamment pour ce qui est de l'alimentation en eau potable. A noter que des mesures d'urgence sont d'ores et déjà en phase de concrétisation, à savoir, notamment, l'installation de quatre forages importants dans la commune de Taoura, l'un des plus grands réservoirs d'eau souterraine capable d'assurer un débit de 30 000 m3/jour. Au sud-ouest de la wilaya, les sources d'El-Oued Charef sont capables d'assurer une alimentation régulière des communes environnantes de la daïra de Sédrata à raison de 27 000 m3. La wilaya d'El-Tarf, classée comme l'une des plus importantes régions en matière de ressources hydriques, est appelée à jouer un rôle prépondérant dans la politique de l'eau à l'échelle régionale. L'excédent de ses eaux stagnantes servira au programme d'urgence prévu par les autorités des wilayas affectées par ce problème. Le docteur Yacine Djebar, enseignant universitaire et député de Souk Ahras, reconnaît l'efficacité de telles mesures pour gérer la situation qui prévaut dans cette wilaya, entre autres. Il préfère, toutefois, placer le défi non pas dans l'alimentation en eau potable qu'il croit gérable quelles que soient les conditions naturelles, mais dans la création de projets structurants et surtout leur pérennité. «L'eau est indissociable de la création d'un potentiel de développement local et régional, et le manque de ressources doit être traité dans un contexte de promotion multisectorielle et de création de postes d'emploi dans les wilayas affectées par ce phénomène climatique, à savoir celles de Guelma, Tébessa, Oum-El-Bouaghi, Khenchela et Souk Ahras», a-t-il déclaré lors d'une récente rencontre avec la presse. Le même interlocuteur a indiqué que si l'eau manque, le fatalisme ne doit pas être au rendez-vous pour peu que des mesures salutaires, déjà existantes, soient mises en application par les professionnels du secteur. L'irrigation des terres agricoles et par voie de conséquence la préservation de l'activité pastorale dans ces wilayas, le renforcement de l'industrie et la création d'une nouvelle dynamique économique est tributaire, selon lui, d'une gestion viable de ces mêmes ressources. Incontournable dessalement Le recours aux énormes potentialités que recèle la wilaya d'El-Tarf est préconisé comme solution durable pour les wilayas précitées. «En plus d'une résolution certaine du problème de l'AEP, le transfert des eaux par le biais du barrage de Ain-Dalia doté déjà d'un équipement fiable, est susceptible de donner vie à plus de 600 000 hectares en céréaliculture, d'où un gain de 400 millions de dollars pour les seuls 150 000 hectares que compte la wilaya de Souk Ahras. Les capacités de cette wilaya qui approvisionne les wilayas d'Annaba et Skikda, est en mesure de devenir grâce à sa forte pluviométrie et ses eaux stagnantes, un support durable pour sept wilayas de l'Est», a indiqué le docteur Djebar qui a également mis en relief les vertus du dessalement. Si le transfert des eaux depuis le barrage de Chaffia (El-Tarf) est considéré comme une mesure salvatrice pour l'agriculture et l'industrie, les projets pour l'implantation des stations de dessalement s'imposent pour le secteur dans une optique de prévision en faveur de la culture des céréales et des mégaprojets lancés récemment dans la région, à l'instar du complexe de transformation du phosphate et dérivés, en cours de réalisation dans la commune de Oued-El-Kabarit. Et si ce dernier compte créer 6000 postes d'emploi au profit des wilayas citées plus haut, l'étude réalisée par le docteur Djebar place la barre très haut en matière de pourvoi de postes d'emploi dans le secteur de l'agriculture. «Pas moins de 450 000 personnes seront embauchées par les différentes filières dont celles du lait et de la céréaliculture, et les régions plutôt déshéritées et sans perspectives formeront des pôles d'attraction pour les investisseurs et les autres activités créatrices d'emplois indirects», a-t-il étayé. Ce même principe est aussi retenu pour l'exploitation des eaux saumâtres de Ouled-Abbes dans la commune de Sidi-Fredj et de Terreguelt où la déminéralisation des eaux souterraines que l'on croit capable d'assurer un débit de 300litres/seconde est présentée comme un projet de sédentarisation des populations locales et un stimulant pour un essor économique tant prôné pour ces zones semi-arides. Toute proposition est bonne à étudier s'agissant d'un élément aussi vital.