Des habitants n'ont pas hésité à donner libre cours à leur réflexion. Ils sont unanimes à déclarer que ce vol a été commis par des connaisseurs ayant sans doute bénéficié de complicités. Un vol de pièces d'ascenseur a été commis au niveau de l'immeuble F1 qui s'élève sur neuf étages. D'après un habitant de cet immeuble, cet acte délictueux commis à l'encontre des occupants du bâtiment et qui s'est soldé par la soustraction frauduleuse des pièces nécessaires au fonctionnement de l'ascenseur, a été découvert par hasard le mardi 13 février 2018 par les colocataires. «Bien qu'il fût réparé le 17 janvier de l'année en cours, l'ascenseur est retombé en panne le même jour. Nous nous sommes renseignés auprès du chef de site pour identifier les pièces ayant causé la panne. Conformément au rapport établi par le technicien de l'AADL, chargé de la réparation de l'ascenseur de l'immeuble F1, le chef de site a attesté que les pièces ayant été à l'origine de la panne, à savoir un contacteur de 110 à 115 volts et l'auxiliaire blanc, ne sont pas disponibles au niveau du service des ascenseurs situé à Boumati et dépendant de la direction de la gestion immobilière», a précisé cet occupant. Entre-temps, sur la base des informations fournies par le chef de site, les habitants de l'immeuble se sont organisés pour prendre en charge l'achat des pièces nécessaires à la réparation de la panne indiquée. Cette initiative a été motivée par la nécessité d'assister les vieilles personnes et les malades qui occupent l'immeuble, apprend-on. «Comme les immeubles de l'AADL sont équipés d'ascenseurs de marque ‘ORONA', nous nous sommes déplacés auprès du point de vente de la même marque, situé précisément au lotissement Douzi de Bab Ezzouar, non loin du centre commercial “Carrefour“. L'agent commercial de “Orona“ a accepté de nous communiquer le prix des pièces, qui est fixé à 18 000 dinars. Toutefois, il nous a recommandé d'indiquer avec précision les références portées sur le contacteur de 110 à 115 volts et l'auxiliaire blanc, pièces déclarées comme défectueuses, donc destinées à être remplacées selon le rapport précité. Immédiatement, nous avons demandé au chef de site de convoquer le technicien de l'AADL pour qu'il procède au démontage des pièces prétendument usées et de relever les références exactes afin de nous les communiquer. Comme convenu, le mardi 13 février, le technicien a exigé de monter seul au 9e étage, où était immobilisé l'ascenseur. Quelques moments après, il est redescendu, les mains vides, le visage livide exprimant une mauvaise humeur. Il nous a demandé de nous rendre au bureau du chef de site, qui est situé en bas de l'immeuble E2, si nous voulions en savoir plus. Arrivés au bureau, la nouvelle tombe comme un couperet : des pièces de l'ascenseur ont été volées», a raconté le même habitant. Le lendemain, des déclarations concordantes émanant de colocataires de l'immeuble F1 font part d'une plainte contre X, déposée auprès du commissariat de police de Haï El Badr. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de ce vol inqualifiable ayant pénalisé des familles entières de l'immeuble F1 ainsi que leurs proches. «Un de nos voisins exerçant la profession de médecin est décédé le mardi 27 février suite à des complications cardiaques. La panne de l'ascenseur a aggravé son état. Chaque jour, les bras chargés de provisions, il montait difficilement les marches pour rejoindre son appartement situé au 7ème étage. Je ne pardonnerai jamais à celui qui a commis cet acte ignoble», a témoigné un occupant du même immeuble, les larmes aux yeux. Et un autre d'enchaîner : «Ma vieille mère âgée de 93 ans, est venue me rendre visite. Comme elle est diabétique, elle a été victime d'un malaise après avoir grimpé huit étages. Elle a été évacuée à l'hôpital grâce à l'intervention des agents de la Protection civile». D'autres habitants n'ont pas hésité à donner libre court à leur réflexion. Ils sont unanimes à déclarer que ce vol a été commis par des connaisseurs ayant sans doute bénéficié de complicité. «Ce vol a été commis sur commande. L'ascenseur était immobilisé au rez-de-chaussée. L'auteur de cet acte l'a fait d'abord monter au 9ème étage qui est habité par trois couples qui vaquent à leurs occupations durant la journée. Ensuite, il a coupé l'électricité alimentant l'ascenseur. Donc, il dispose de la clé de l'armoire abritant les compteurs électriques. Enfin, les pièces volées sont autres que celles qui sont portées dans le rapport. On apprend que le voleur profitant d'une panne provoquée sciemment a pris tout son temps pour s'emparer d'un variateur de porte, d'une pincette et d'une courroie. A mon avis, les enquêteurs doivent élargir leur terrain d'enquête et aller voir même du côté du secteur privé», a indiqué un de ces habitants interrogés. Un dernier interlocuteur a privilégié la sagesse: «Nous savons que les responsables de l'AADL sont débordés par les problèmes des différents sites. Nous n'ignorons pas que le budget est insuffisant pour parer à ces difficultés. Nous les encourageons à tenir le coup et les prions d'améliorer les services quitte à réviser le montant des charges imposées», a conclu cet interlocuteur.