Pour échapper aux droits fiscaux et à la réglementation régissant la promotion immobilière, à savoir accord du comité technique, engagement d'un bureau d'études, avis technique, certificat de conformité, l'astucieux entrepreneur dépose un dossier de construction d'une « maison individuelle de 5 étages ». La rénovation urbaine est une opération physique qui, sans modifier le caractère principal d'un quartier, constitue une intervention profonde sur le tissu urbain existant pouvant comporter la destruction d'immeubles vétustes et la reconstruction sur le même site d'immeubles de même nature. » Ce sont là les grands axes du décret n°83-684 du 26 novembre 1983, bafoué à Sétif où les anciens et beaux quartiers, tels Bon Marché, Cheminots, La Pinède, Ladjnane et ailleurs, ont été le moins qu'on puisse dire livrés aux spéculateurs qui ont balafré les quartiers par une architecture pas du tout compatible avec le passé des quartiers n'étant ni conservés, ni sauvés, ni mis en valeur comme l'exigent les élémentaires lois de l'urbanisme. Dans ces quartiers chics où le mètre carré vaut une fortune, la villa cède la place à une promotion immobilière déguisée en construction individuelle. Cette « transformation » est facilitée par les ficelles filées par des bureaucrates qui jonglent avec les textes. Pour échapper aux droits fiscaux et à la réglementation régissant la promotion immobilière, à savoir accord du comité technique, engagement d'un bureau d'études, avis technique (convention CTC, étude de sol), certificat de conformité, l'astucieux entrepreneur dépose un dossier de construction d'une « maison individuelle de 5 étages ». Cette manière d'agir, qui cause d'énormes préjudices au Trésor public, indispose les riverains qui s'opposent, sans pour autant obtenir gain de cause. Les maisonnettes des pauvres sont privées de rayons de soleil et d'aération. La loi du plus fort rend les « petites » demeures invivables. Les exemples sont nombreux à Sétif. Pour illustration, on va citer le cas de La Pinède où un entrepreneur-promoteur, qui est déjà « passé » par Bon marché, veut bâtir. Le projet en question avait reçu, le 18 octobre 2004, un avis défavorable des services de l'urbanisme, sous le pli n°267/04. Les services de la Protection civile ont fait de même 24 heures après, sous le pli n° 675. Le service de l'urbanisme de la municipalité a émis un avis contraire. En novembre 2005, le wali qui ordonne, nous dit-on, de suspendre le permis de construire, dépêche une commission technique qui fait ressortir que le terrain en question est constitué de remblais, établi entre deux murs de soutènement présentant les risques de déstabilisation des constructions environnantes. Pis, l'entrepreneur procède le 11 avril 2006 (jour férié) à l'abattage de nombreux arbres. Cet acte n'a pas échappé à la vigilance des services des forêts qui ont transmis le dossier à la justice. Les riverains du terrain, qui ont saisi toutes les instances, ne baissent pas les bras et reviennent à la charge en sollicitant une fois de plus l'intervention du wali. « Ce projet est un danger pour nos maisons. D'autant que son plan de masse et le plan de situation ne comportent pas les constructions mitoyennes car il aura des ouvertures qui donneront sur les fenêtres des bâtiments d'en face », diront des citoyens qui se sont rapprochés de nos bureaux. Ces derniers réclament l'annulation définitive du permis de construire, décision qui échoit au chef de l'exécutif qui ne badine pas avec ce genre de dossier…