Une vieille personne, madame veuve Benasla, est venue en pleurs, hier matin, à la maison de la presse, pour faire état de « l'effondrement, jeudi, de son logement situé à l'intérieur d'un vieux « haouch », à la cité Hachemi-Larbi, sur les hauteurs de la ville de Tiaret ». Un effondrement presque annoncé depuis que la vieille masure commençait à décliner sous le poids des ans, du glissement du terrain, incrusté en contrebas d'une colline et que l'intéressée n'avait cessé de signaler, tourmentée qu'elle fut, sans la moindre compassion. Le toit de la pièce où elle logeait, jusque-là soutenu par un madrier, a complètement lâché et la vieille femme et trois de ses nièces n'ont dû leur salut que pour avoir fui les lieux, chose qu'elle impute à la « baraka ». Cette sexagénaire continue d'invoquer les saints pour lui venir en aide car l'Administration qui avait pourtant fait de la résorption de l'habitat précaire son credo, semble avoir oublié d'inclure cette personne, pourtant éligible au titre du relogement. Le paradoxe dans l'affaire c'est que certaines personnes non prioritaires sont venues louer, bien des années après elle, dans ce haouch et décrocher le logement. D'autres locataires, sept au total, sur les neuf occupants, ont tous eu leur nouveau logement. Il est vrai que certains responsables ou élus semblent acquiescer à l'idée d'éligibilité de cette citoyenne, mais faut-il attendre l'irréparable pour se décider à offrir un toit à une vieille femme qui continue à crier à la « Hogra » et déjà déboussolée par le cauchemar qu'elle vient de vivre.