Les intempéries, conjuguées à la vétusté de la bâtisse, ont fait une nouvelle victime, une de trop. Ainsi, le premier jour a été annonciateur de mauvaises surprises pour la famille “CH” qui habitait jusqu'à jeudi dernier, avec une autre famille, au numéro 11 de l'avenue Souidani-Boudjemaâ. Une vétuste bâtisse de 3 étages que les services concernés ont déjà déclarée délabrée. L'immeuble en question n'a pas résisté aux rafales de vent qui ont soufflé sur la région toute la nuit de la Saint-Sylvestre et aux pluies torrentielles qui n'ont cessé de tomber ces dernières 24 heures. jeudi matin, vers 7h30, alors que la ville somnolait encore en ce jour férié, la bâtisse datant de l'ère coloniale, limitrophe des sièges de l'APW et de l'APC, s'est effondrée comme un château de cartes. Si la plupart des membres des deux familles réussirent à quitter les lieux, trois d'entre eux resteront prisonniers des gravats et des débris. Les éléments de la Protection civile réussirent, aux environs de 9h20, à tirer les corps de trois personnes. Les deux premières seront évacuées dans un état grave aux urgences médicales alors que la troisième personne, “CH. A.” âgée de 19 ans, y laissera sa vie. Arrivées sur les lieux, nous constatons qu'une vive tension régnait chez les riverains qui essayaient, tant bien que mal, d'apaiser la douleur des parents des victimes. La mère de “CH. A.” était effondrée. Elle pleurait la perte de son enfant encore adolescent. “Avant de mourir, coincé par le plafond qui lui est tombé dessus, il a sauvé la vie de ses frères”, laissa-t-elle échapper face à tous ceux venus la réconforter. Quelques heures après le drame, le père, lui, refusait toujours de quitter le site en ruine. Il criait à qui voulait l'entendre qu'il ne partirait pas de sa maison. Selon une source locale, la famille endeuillée avait bénéficié auparavant d'un logement de recasement dans la localité de Aïn-Abid. Seulement, elle avait refusé de s'y rendre par peur du déracinement étant donné que le logement proposé était situé à environ 50 km de la ville. Avec ce drame, la question de la gestion du dossier de la Vieille ville se pose encore une fois. Au lieu de continuer dans les déménagements tous azimuts des locataires des vieilles bâtisses vers les fameuses nouvelles villes, ne faut-il pas prendre en considération l'aspect sociologique du problème et opter pour une approche basée sur la restauration ? M. K.