La mémoire du chahid Ali Ousmer, dit Ali Taddart Oufella, un des villages de la commune d'Aït Douala, à 20 km au sud-est de Tizi Ouzou, a été, samedi dernier, dignement honorée, dans la vaste salle du Musée régional du moudjahid (MRM). Cette salle s'est d'ailleurs avérée très exiguë pour contenir l'immense population venue de cette région natale du martyr, ainsi que d'autres localités de la wilaya. Une réussite qui a émerveillé les organisateurs de l'hommage, avec la venue massive de jeunes pour s'imprégner de l'histoire de la révolution de Novembre (1954-1962). Né le 28 juillet 1936 à Taddart Oufella (Beni Douala), Ali Ousmer, tout adolescent, a-t-on appris, exprimait à son père, après avoir quitté l'école sitôt son certificat d'études obtenu à l'école primaire de la commune, son enthousiasme et son désir de rejoindre le maquis, au lendemain du déclenchement de la lutte armée de libération. Dans son insistance, vue sa jeunesse en 1956, Si Ali finit par avoir «l'autorisation» de son père à rejoindre ses frères Saïd et Moh-Idir en France, dans un fief des militants nationalistes du FLN. C'est ainsi qu'il intégra ce parti en militant au sein de la Fédération de France. Ali Ousmer sera envoyé par ses responsables avec un groupe de militants en Allemagne où il effectuera une formation militaire et des entraînements dans le maniement d'armes. Il s'y dotera d'ailleurs d'une arme de sa préférence, un Mauser, avant de rejoindre, aux termes de son instruction en 1957, l'ALN de la Base de l'Est en Tunisie. Là, Ali Taddart Oufella sera chargé de plusieurs autres missions par l'ALN, notamment les convois d'armes. Avec un compagnon de son douar, Amar Hamou, de Tamaghoucht (Aït Douala), ils intègreront les groupes d'acheminement et réussiront à franchir la ligne Morice, avant de rejoindre la Wilaya III et les maquis de leur fief natal à Beni Douala. Ali Ousmer sera incorporé au sein de la compagnie du commando de la Région II de Tizi Ouzou, commandée alors par l'aspirant Moh Ouhemou. En 1958, il sera gravement blessé dans un accrochage avec l'armée française à Agouni Arous. Sitôt guéri, et toujours dans la compagnie de Moh Ouhemou, il prendra part à la bataille du 6 janvier 1959 (Aït Yahia Moussa-Sidi Ali Bounab) durant laquelle plusieurs centaines de maquisards tomberont au champ d'honneur. Devant les représailles contre sa famille, la démolition de sa maison, Si Ali Ousmer sera muté par l'ALN, avec sa famille, dans la région de Larbâa Nat Iraten. Alors que l'opération Jumelles battait son plein, Si Ali, avec un grade de Sergent-chef dans les renseignements et liaisons, retourne au secteur de Beni Douala, suivant les directives du FLN-ALN. Les dures conditions de cette période contraindront les responsables de l'ALN de transférer le PC du secteur à Aït Frah (Larbâa Nat Iraten). C'est là que Si Ali Taddart Oufella tombera au champ d'honneur, à 24 ans, le 21 octobre 1960, en compagnie de son camarade, Laceuk Dahmane, à l'issue d'un violent accrochage de son groupe, au sortir de leur refuge, avec les troupes coloniales.