Les entreprises familiales sont, de par le monde, reconnues comme le vivier du tissu économique en ce qu'elles contribuent au développement de l'emploi et à la création des richesses. A en croire les résultats d'une enquête réalisée par l'International Family Enterprise Research Academy (IFERA), menée dans 45 pays, « les entreprises familiales jouent un rôle économique de première importance quoique largement sous-estimé ». Les entreprises familiales constituent une large majorité dans le monde. En Europe, le pourcentage d'entreprises familiales oscille entre 60 et 93% (93% en Italie, 80% à Chypre et en Finlande, 60% en France). En Amérique latine et centrale, les entreprises familiales constituent 65% de l'activité économique. En Australie, trois quarts des entreprises sont familiales. Mais ce sont incontestablement les Etats-Unis qui restent en tête de liste avec 93% d'entreprises familiales. La part des entreprises familiales dans le produit national brut confirme également leur importance. Selon l'IFERA, cette part atteint 40% aux Etats-Unis, entre 40% et 65% en Europe. Des entreprises familiales arrivent parfois à occuper les premières places de l'activité économique dans la plupart des pays. Le géant américain Wal-Mart est une entreprise familiale. 37% des entreprises du « Fortune 500 » sont des entreprises familiales. Selon une enquête de l'INSEAD, la majorité des 250 plus importantes entreprises cotées en France et en Allemagne sont en mains familiales. De même que plusieurs entreprises familiales sont des PME. Grande pourvoyeuse d'emplois, l'entreprise familiale fait travailler en Australie, la moitié de la population active, alors qu'aux Etats-Unis, ce taux atteint les 60%. Mais c'est en Inde et en Italie que sont enregistrés les chiffres les plus spectaculaires : respectivement 75 et 80% des travailleurs y sont employés par une entreprise familiale. Une enquête récente réalisée en France sur les entreprises familiales fait ressortir que 75% des entreprises de taille moyenne et 20% des grandes entreprises (effectif supérieur à 3000 personnes) sont dirigées par un membre d'une famille possédant tout ou partie du capital. Par beaucoup d'aspects, elles n'ont rien de différent des autres. Elles font face aux mêmes difficultés, travaillent sur les mêmes marchés et doivent intégrer les données de la globalisation de l'économie. Et, pourtant, l'actionnariat et le management familiaux créent un environnement particulier. On y retrouve la force du groupe familial mais aussi les contraintes des relations entre ses membres ainsi que celles, toujours présentes, de la transmission. Seuls 5 à 15% des entreprises sont toujours dans la famille à la troisième génération, ont estimé des analystes, alors que selon leurs estimations, et d'ici à 2013, ce sont pas moins de 50.000 entreprises familiales qui vont changer de mains en moyenne par an. Dans les pays émergents, l'Etat n'est pas en mesure de prendre en main les industries. Ce sont donc des entreprises familiales telles que Mittal qui prennent le pouvoir actuellement. Elles ont donc un rôle prépondérant dans le contexte économique actuel. La transmission de l'entreprise familiale est considérée comme une opération très délicate notamment dans le type d'entreprises où le fondateur concentre généralement tous les pouvoirs en matière de décision, de stratégie et de développement. La succession du management est en somme un moment très critique et constitue un enjeu majeur en termes d'activité économique, d'emploi mais également en termes de transmission d'expertise dans le sens où une transmission réussie doit permettre à l'entreprise familiale de se développer alors que l'échec affecte par-delà la disparition de l'entreprise, à la fois, les sous-traitants, les fournisseurs et d'une façon plus générale, les partenaires de l'entreprise. Mais globalement, et à court et à moyen termes, l'enquête fait ressortir deux constats différents : les entreprises de moins de 20 M¤ de chiffre d'affaires sont surtout préoccupées par des considérations liées à leur masse salariale et à la main d'oeuvre. Les entreprises de taille plus importante regardent avant tout en direction de leur marché et de la concurrence. Dans les deux cas, le cadre familial de la gestion n'apparaît pas créer de contraintes particulières pour la grande majorité des dirigeants puisque seuls 8% d'entre eux l'évoquent comme pouvant constituer un obstacle au développement. Concurrence, cadre réglementaire et main d'oeuvre sont les principales préoccupations des dirigeants d'entreprises familiales.