Aïn-Seynour, l'une des agglomérations les plus importantes de la commune de Mechroha, connaît une foultitude de problèmes liés à des mécanismes de fonctionnement inadaptés (et inadaptables) à la réalité. Une agglomération qui compte plus de 4000 âmes et qu'il serait difficile de qualifier de mechta, vu son aspect architectural et l'importance de sa population. Elle demeure, toutefois, engluée dans des contraintes qu'aucune assemblée ne semble assumer. «Nous sommes sollicités à l'approche de chaque échéance électorale par les candidats qui promettent monts et merveilles et qui s'éclipsent une fois les résultats des joutes électorales annoncés», a critiqué le jeune Yazid N., un fonctionnaire qui y habite depuis sa naissance. Victime aussi de régionalisme de la part de quelques élus locaux, la population a récemment fait entendre sa voix le lendemain de l'affichage d'une liste d'attributaires de logements sociaux, où des noms de quelques indus bénéficiaires ont été glissés par une main «savante». «Les responsables compétents ont eu vent de cette irrégularité qui a failli être exploitée autrement et ont remédié au problème tout en maintenant le principe de la transparence dans cette affaire», a expliqué à El Watan une source responsable questionnée à ce sujet. Aïn Seynour est aussi lésée par rapport à ses atouts touristiques incommensurables inexploités, ses richesses naturelles qui ne profitent pas à ses habitants et l'irréversible avancée du béton. La prolifération des constructions illicites, qui porte atteinte à sa faune et sa flore, semble résolument ancrée dans les mœurs locales. Les espaces forestiers, tout comme les rares espaces communaux qui restent, sont quotidiennement assaillis par les prédateurs du foncier qui débarquent des quatre coins de la wilaya. Réputée autrefois pour une source d'eau minérale qui coulait à flots tout au long de l'année, on n'en parle qu'à l'imparfait. La source, et bien d'autres cours d'eau, ont disparu à la faveur des nouvelles constructions, érigées parfois, sans plan ni viabilisation. «D'anciens élus communaux encourageaient cette situation pour mieux diluer leurs grandes affaires de dilapidation du foncier», a tonné le représentant d'une association locale. En matière d'aménagement et de sécurité routière, Aïn Seynour est des moins loties. Traversée par la route nationale n° 16 au même endroit où des dizaines de véhicules sont stationnés et où étals de fortune et marchands ambulants réduisent la fluidité de la circulation routière, elle devient inaccessible lors des heures de pointe et la veille des jours fériés. Ses ruelles sinueuses et accidentées n'augurent pas d'une meilleure conception de ce village aux allures d'une commune. La gadoue, les affaissements, les eaux stagnantes, les façades crasseuses… renseignent davantage sur l'intérêt que portaient les élus qui se sont succédé à la tête de Mechroha, la commune mère. La nouvelle APC de Mechroha aura fort à faire avec cette désaffection montante.