Une série de décisions, dont celle relative à la durée du service civil et au zoning, a été prise à l'issue de la réunion ayant regroupé le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, et les représentants du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). Même si le procès-verbal contient des dispositions «positives», le Camra relève que «du flou et des zones d'ombre persistent encore». Le Collectif se référera à sa base pour décider de suspendre ou non la grève illimitée enclenchée le 5 décembre et le boycott des DEMS. Des assemblées générales des médecins résidents sont prévues, aujourd'hui, à l'issue desquelles le Camra rendra publique sa décision, souligne le Dr Daddi, représentant du Collectif au niveau du CHU Mustapha Pacha. Le Camra, qualifie donc «d'acquis positif» la mesure de «réouverture» du dossier du statut du résident, en vue d'«apporter toutes les corrections nécessaires aux insuffisances et incohérences contenues dans le statut actuel», annoncée à l'issue de la réunion de dimanche. Selon des résidents, Le ministre a également promis, verbalement, la levée des sanctions et mesures contre les résidents, dont la ponction sur salaires, dès le gel de la grève. Le Camra dénonce le fait que cette mesure ne soit pas mentionnée dans le PV officiel. La révision du statut va aborder, selon le document officiel, «le droit au congé de maternité, la couverture juridique, les congés spéciaux, le congé scientifique, à l'exception des dispositions pouvant engendrer une incidence financière». Cependant, «l'absence de détails concernant le zoning est déplorée», selon les résidents interrogés. Ces médecins émettent également des réserves concernant le point relatif au service civil. Il a été arrêté le principe de fixer la durée de «3 à 4 ans pour les villes universitaires du nord du pays et de 1 à 2 ans pour les autres villes, y compris les villes universitaires du Sud». Alors que pour le service national, il a été décidé que la durée accomplie est «déductible de la durée du service civil». Le principe relatif à la disponibilité d'«un logement individuel, équipé, adapté et décent comme préalable à toute affectation dans le cadre du service civil pour les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux et les villes situées dans un rayon de 100 km ou plus du domicile du médecin concerné» a été aussi retenu. «En cas d'indisponibilité du logement, le chef d'établissement est dans l'obligation de recourir à une location.» Le principe d'instaurer une prime mensuelle du service civil (dont le montant variera entre «20 000 DA et 60 000 DA en fonction de la zone et en dehors des villes universitaires), et le principe d'accorder un regroupement familial pour tous les couples appartenant au secteur, sans passage par la commission de recours» ont été également retenus, selon le même document. «Ces mesures répondent favorablement à certaines revendications concernant le zoning, le regroupement familial et le logement, mais ont complètement ignoré la principale revendication relative à la levée de la discrimination pratiquée à l'égard des résidents concernant le service militaire pour les plus de 30 ans», souligne, pour sa part, le Dr Haouchine, délégué des résidents, contacté hier par El Watan. Le procès-verbal sanctionnant la rencontre de dimanche indique que les affectations des spécialistes se font en fonction du plateau technique propre à chaque spécialité. «Ceci est une condition pour l'ouverture du poste», lit-on dans ledit document. Au sujet du droit à l'installation d'un laboratoire polyvalent à titre privé, la réunion a convenu que ce droit concernera plusieurs spécialités. «Ces revendications seront prises en charge dans le cadre du nouveau projet de loi relatif à la santé, actuellement au niveau de l'APN», précise la même source. Par ailleurs, le compte rendu a fait savoir que les postes budgétaires pour les spécialités non assujetties au service civil médicales, pharmaceutiques et de médecine dentaire, seront totalement assurés pour l'année 2018. Toutefois, le choix des postes se fera par ordre de mérite, est-il souligné. Concernant les revendications pédagogiques, «un accord a été donné pour faire bénéficier le médecin spécialiste exerçant dans le cadre du service civil d'une journée pédagogique par semaine», mentionne le PV, indiquant que le principe d'accorder le droit à l'activité lucrative sans condition d'ancienneté dans les villes du Sud et les Hauts-Plateaux, à raison de demi-journées par semaine, a été également retenu.