Les habitants de la cité Kaïdi, commune de Bordj El Kiffan, courent un réel danger face aux va-et-vient perpétuels des transporteurs de marchandises. Des semi-remorques et autres porte-containers, avons-nous constaté sur place, empruntent, pour gagner Rassauta ou le Hamiz, la principale route qui traverse la cité. « La bretelle qui mène de l'autoroute de l'Est vers la cité Kaïdi est prise d'assaut à longueur de journée par les transporteurs de marchandises. Ces derniers ont rendu la chaussée tellement impraticable que le nombre de trous béants et de cavités ne fait qu'augmenter », affirme C. Mustapaha, représentant des habitants de la cité. Notre interlocuteur, qui précise que cette déviation est motivée par les interminables bouchons sur la RN24 dus aux travaux, poursuit que les habitants doivent recourir à toute une gymnastique pour traverser la chaussée boueuse, alors que les camionneurs mettent en danger la vie de milliers de citoyens, principalement les écoliers. Les potaches, au sortir de leurs établissements scolaires, déclare notre vis -à-vis, risquent de se faire renverser par un conducteur comme ils risquent que des containers atterrissent sur leur tête. « Ce sont de véritables machines de la mort. Malgré l'interdiction de circuler pour les camions de gros tonnages de 7h à19h dans les centres urbains, selon des articles de la nouvelle loi, ces transporteurs font fi de cette interdiction et mettent nos vies et celles de nos enfants en danger », se désole le représentant des habitants. Notre interlocuteur affirme avoir contacté toutes les autorités compétentes (APC, direction des transports) ainsi que les services de sécurité afin de mettre en place un barrage fixe ou du moins installer un panneau d'interdiction, mais rien n'a été fait, ajoute-t-il. « La seule fois où les gendarmes se sont manifestés, c'est lorsque nous avons décidé de fermer l'autoroute en signe de protestation. Nous aimerions qu'ils soient omniprésents pour dissuader les transporteurs », a-t-il tenu à préciser. Lors d'une réunion tenue le 6 décembre dernier, suite à un vaste mouvement de protestation, le P/Apc de Bordj El Kiffan, selon le procès-verbal de cette réunion, s'est engagé à installer un panneau d'interdiction pour ce type de véhicules lourds à l'entrée de la route. Rien n'a été fait jusqu'à présent. Idem pour les monticules d'ordures ménagères et les décharges de gravats qui s'entassent le long de cette route. L'opération d'élimination des points noirs inscrite sur le PV de réunion n'a pas été tenue. « Les ordures, au lieu d'être ramassées, sont brûlées sur place dégageant des odeurs nauséabondes et nocives pour la santé des habitants. » L'éclairage public à l'intérieur de la cité fait également défaut. Il est otage, selon le même PV, « du manque d'équipements d'éclairage de l'ENEL », alors que les ouvriers et les lycéens font face aux risques d'agression. Dans un autre registre, le représentant des habitants précisera que les riverains sont exposés à une multitude de problèmes liés à l'assainissement, à l'absence des réseaux de gaz de ville et d'AEP, au transport ainsi qu'au manque d'infrastructures d'accompagnement comme le bureau de poste, le poste de police, l'antenne APC ou encore le centre de santé. « Les autorités locales ne cessent de promettre que des projets sont programmés et vont être lancés incessamment. Cela dure depuis plusieurs années et les promesses sont renouvelées à chaque échéance électorale », se désole notre interlocuteur. Quant aux espaces verts non aménagés, notre interlocuteur affirmera qu'un ancien poulailler, très convoité, a été transformé en lieu de débauche et de consommation de drogue, alors que d'autres terrains nus sont dans le collimateur des gens pour servir d'obscurs desseins. « Qu'attendent les autorités pour détruire ce poulailler et lancer les travaux ? », s'interroge en guise de conclusion notre vis-à-vis.