La wilaya de Tizi Ouzou connaît ces derniers mois un rare et extraordinaire mouvement des associations locales et autres organisations politiques « non partisanes ». Il ne se passe pas une semaine sans que l'on entende parler de la tenue de conférences-débats autour des thèmes brûlants de l'actualité politique nationale, économique et sociale. A la Maison des droits de l'homme, des séminaires de formation ont lieu presque tous les jeudi et vendredi. Le petit local qui sert de siège à cette organisation n'arrive plus à contenir tous les participants qui viennent de différents horizons. D'autres associations, disséminées à travers toute la wilaya, tentent du mieux qu'elles peuvent d'assurer certaines activités culturelles, scientifiques et éducatives à leurs adhérents. Mais ces associations, activant pour la plupart grâces aux cotisations des adhérents et dons des bienfaiteurs se retrouvent constamment freinées dans leur élan. Les difficultés rencontrées par les animateurs du mouvement associatif pour dénicher un endroit idéal pour se réunir, avec un public plus large, sont un parfait exemple. Les autorités locales sont mises à l'index. « Nous avons fini par ne plus demander d'autorisations des autorités locales qui ne répondent même pas à nos correspondances », dénonce un membre de la Ligue des droits de l'homme. Réserver une salle dans une maison de jeune, dans un cinéma et même à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou relève parfois du songe. Mais rien ne décourage ces jeunes militants associatifs. Interrogé sur le but recherché à travers ces manifestations, un membre d'une association locale répond : « Nous voulons former des cadres associatifs, syndicaux et politiques, capables d'agir sur le terrain et défendre les intérêts de leurs concitoyens ». Cette mission incombe pourtant aux animateurs locaux des partis politiques, notamment ceux qui se disent être les mieux implantés dans la région. Mais, ces formations politiques semblent plutôt préoccupées par les luttes internes et les échéances électorale où les limites des élus non préparés pour la gestion d'une collectivité, apparaissent dès les premiers mois de leur investiture. En somme, l'encadrement et la formation d'une jeunesse, livrée à elle-même, c'est la meilleure manière d'accéder à une véritable citoyenneté !