Le rapport arabe sur le développement humain 2005, qui vient d'être rendu public par son initiateur, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), est consacré exclusivement à la promotion de la femme dans le monde arabe. L'ambition de ce travail de plusieurs années est avérée, puisqu'il s'agit, selon les experts et intellectuels qui l'ont façonné, d'un véritable état des lieux, voire un tableau de bord pour les décideurs. Les « changements significatifs et progressifs » sont préconisés à l'adresse des gouvernants, d'autant plus, note le document, que les discriminations fondamentales entre les hommes et les femmes sont monnaie courante dans la région. La réforme politique, large et profonde, est la voie qui permet de créer la société et la liberté au sens intégral et qui serait l'équivalent du développement humain. Pour ce faire, trois conditions se doivent d'être réunies : les libertés (d'opinion, d'expression et d'association), le principe de participation des forces de la société et enfin le respect des droits de l'homme. Conscient de l'ancrage de la religion dans l'espace arabe, le rapport n'omet pas de souligner cette donne fondamentale. « Aucune force politique ne peut faire semblant d'ignorer que la religion, l'Islam en particulier, est un élément crucial du tissu culturel et spirituel du peuple arabe », rappelle le document. Et d'enchaîner : « Cependant, la réouverture de la porte de la réflexion jurisprudentielle (ijtihad) indépendante, son encouragement et sa consolidation restent une demande fondamentale si l'on veut que se produise le mariage créatif, nécessaire à la société de liberté et de bonne gouvernance, entre la liberté dans son acception intégrale contemporaine et les finalités de la loi islamique (charia). » Il importe d'ajouter, souligne encore le rapport, que les courants islamistes qui en appellent à la renaissance du monde arabe se doivent d'inscrire dans leur agenda et de considérer comme étant de leur responsabilité le devoir de jouer un rôle d'avant-garde en ce qui concerne cette demande. Ce rapport, le dernier en date d'une série de quatre, examine la situation des femmes dans la région, en s'intéressant tout particulièrement à leur santé, à leur niveau d'études et à leur participation à la vie politique. Le rapport 2005 évalue également les avancées réalisées par les femmes en analysant le désir de la société arabe de voir ces progrès se concrétiser, ainsi que les actions sociales nécessaires pour que l'égalité entre hommes et femmes devienne une réalité dans ces pays. En partenariat avec le Parlement algérien, le PNUD s'est impliqué, les 6 et 7 novembre 2006 à Alger, dans des journées d'étude intitulées « Le Parlement algérien et la société civile ». Cette activité était organisée dans le cadre d'un projet de coopération entre le PNUD et le gouvernement algérien intitulé « Appui au Parlement ». Ce projet est financé par le royaume de Belgique. Plusieurs initiatives ont déjà été menées dans le cadre de ce projet, dont notamment, en juin dernier, un forum des femmes parlementaires sur le thème « Femmes et participation politique » à l'attention des deux chambres du Parlement.