Treize élus sur quinze, toutes tendances confondues, que compte l'assemblée populaire communale de Maghnia (le représentant du RND s'étant abstenu de signer), ont exprimé quasiment à l'unanimité leur désapprobation à l'encontre du maire. Ainsi, ce retrait de confiance qui, selon les mécontents, couvait depuis les premiers mois ayant suivi les élections, est une « décision mûrement réfléchie » eu égard à l'incompatibilité d'humeur entre le président et ses détracteurs. Ceux-ci, ne lésinant pas sur les arguments, exhibent les dix griefs retenus contre lui, dont la prise unilatérale de décisions, le comportement jugé irrespectueux avec les élus et les administrés, l'incompétence et la mauvaise gestion entre autres. « Nous ne pouvons cohabiter avec lui encore longtemps et nous avons d'autres choses à révéler », menacent les signataires sans d'autres indications supplémentaires. Une cabale qui ne dit pas son nom ? Presque imperturbable, le P/APC se défend : « il s'agit d'une cabale qui ne dit pas son nom. En plus, n'en déplaise à ces personnes, la gestion de la commune ne souffre d'aucune ambiguïté. Pour preuve, le compte administratif, seule disposition du code communal qui permet à tout un chacun, dont l'assemblée, de juger la gestion du maire. Je dois rappeler aux amnésiques que ce compte est positif de 350 millions de centimes pour l'exercice 2003. » Des associations se sont élevées pour dénoncer ce retrait en s'interrogeant : « pourquoi maintenant au moment où nous n'avons pas encore de chef de daïra et que le nouveau wali vient à peine d'être installé ? Ces élus auraient dû se concerter avec leurs partis et la société civile avant de prendre une telle décision. » Une grande banderole de soutien au maire Cheïkh Mohamed est suspendue sur la façade de l'ancien siège de l'APC. Les élus, quant à eux, ont déjà désigné le successeur, le vice-président Brahmi Ouassini. Devant cette situation qui a vu même les tribus intervenir, la population reste suspendue à la décision du wali qui n'a pas encore rendu son verdict...