Les enquêteurs semblent troublés par l'attentat perpétré contre l'ambassade d'Indonésie à Paris, vendredi matin. Un groupe inconnu, « Front islamique français armé » (FIFA), revendique l'attentat et parle d'« épisode loupé ». A place Beauvau, c'est la perplexité qui prévaut. L'attentat qui a visé l'ambassade d'Indonésie à Paris est des plus mystérieux. D'abord, l'engin explosif, placé sous le drapeau, a explosé à 5 h du matin. Comme si les auteurs ne cherchaient pas à faire de victimes, en faisant exploser leur bombe à cette heure matinale. Ensuite, la cible, l'ambassade d'Indonésie, paraît pour le moins incongrue. Jamais ce pays n'a été cité comme « pays cible » par les groupes islamistes même si des attentats ont eu lieu en Indonésie, car ils visaient principalement les intérêts occidentaux. Et pour épaissir le mystère, un groupe jusque-là inconnu, le Front islamique français armé (FIFA), revendique la partenité de l'attentat. Dans un courrier électronique, le groupe réclame la libération de Boualem Bensaïd et Smaïn Aït Ali Belkacem, deux Algériens condamnés à perpétuité pour les attentats du Groupe islamique armé (GIA) en 1995 à Paris. Il demande aussi le retrait de la loi sur la laïcité et l'appui de la France à l'intégration de la Turquie au sein de l'Union européenne. Les enquêteurs tentent de remonter l'origine des deux e-mails envoyés par le mystérieux groupe, mais ils laissent entendre qu'ils demeurent sceptiques sur les revendications. Le laboratoire central de la préfecture de police de Paris tente de déterminer la composition de l'engin explosif. Les premiers résultats devraient être connus en début de semaine. La déflagration a creusé dans le bitume un cratère en demi-lune long de 60 cm, large de 40 cm et profond de 35 cm. L'effet de souffle a éventré en partie la façade du bâtiment, brisé les vitres de quatre immeubles voisins et fait 10 blessés légers. Le Front islamique français armé considère « cet épisode, même loupé » comme « un strict avertissement à la France, en même temps qu'une victoire triomphante et une pépinière de ce que pourrait devenir la France si elle continue à ignorer nos revendications ». Il demande aussi « la censure, voire l'interdiction de toute publication destinée à saboter l'islam en France tel que le livre de Michel Houellebecq », révèle le quotidien Libération.