Révélations n «C'est une opération suicide commise par un «terroriste» venu d'un pays arabe voisin et ayant des liens avec un groupe extrémiste islamiste». C'est ce qu'a divulgué ce matin l'agence officielle syrienne Sana. «L'enquête préliminaire a montré que la voiture qui a explosé samedi au sud de Damas est entrée via un poste-frontière d'un pays arabe voisin et que le terroriste qui la conduisait s'est fait exploser avec», a précisé Sana. Aucune revendication n'a été formulée jusqu'à présent. La voiture en question «a pénétré en territoire syrien vendredi» et les enquêteurs sont en train de «vérifier l'identité du terroriste par un examen de l'ADN», selon Sana. L'agence officielle ajoute que l'enquête, menée notamment auprès de personnes arrêtées à la suite de l'attentat, montre que «le terroriste qui s'est fait exploser, avait des liens avec un groupe takfiriste (islamiste extrémiste), dont plusieurs membres avaient été arrêtés auparavant» en Syrie. L'enquête «se poursuit» et les autorités sont «à la recherche de personnes en fuite», selon l'agence. Hier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a encore dénoncé cet attentat le qualifiant d'«acte terroriste et criminel». La télévision syrienne a montré de nouvelles images des dégâts occasionnés à des immeubles et des voitures par l'attentat. Avant ces révélations des autorités syriennes, certaines sources ont parlé d'un attentat qui visait la tombe de Sayyeda-Zeinab, un haut lieu de pèlerinage chiite. D'autres ont accusé Israël d'être derrière cet attentat. Les condamnations ont été nombreuses, notamment par les Etats-Unis, la France, la Russie et le Liban. Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné l'attaque «dans les termes les plus vigoureux» et «souligné la nécessité de traduire en justice les responsables». Il s'agit du troisième attentat commis cette année à Damas, après celui qui a tué en août le général Mohamed Sleimane, responsable de la sécurité du Centre d'études et de recherches scientifiques syrien, et celui qui a entraîné la mort en février d'Imad Moughnieh, un dirigeant du Hezbollah chiite libanais. Si la piste islamiste se confirme, ce sera la première fois que le «terrorisme islamiste» s'en prend à la Syrie, un pays relativement épargné par les groupes islamistes radicaux. La Syrie a toujours été «neutre» quant à la condamnation des courants «djihadistes» dans le monde.