Les commerçants et habitants du passage St Germain, au centre ville, jouxtant les rues des Aurès et de Larbi-Ben-Mehdi, interpellent encore une fois les autorités locales pour mettre un terme au phénomène des vendeurs à la sauvette et prendre des mesures prévues par la loi. Dès 16 heures de chaque après-midi, une véritable anarchie règne dans ce passage devenu un grand Souk où tous se vend et se monnaye. Le mois dernier, certains avaient proposé à la vente des chiens et autres animaux domestiques. Pour un mètre carré, des bagarres s'en suivent entre protagonistes faisant ainsi fuir les seuls acheteurs, notamment la gente féminine. Malgré les différentes plaintes déposées auprès des services de la police, certains commerçants installés depuis belle lurette dans ce passage ont dû, par la force des choses, plier bagages et baisser rideaux. Certains n'arrivaient même pas à payer les charges, les impôts ou subvenir aux besoins de leur famille. « Pour ceux qui font de la résistance, c'est vraiment le calvaire », ont-ils indiqué et d'ajouter : « chaque jour nous sommes contraints de nous disputer sous les menaces et les intimidations, ce qui fait fuir la clientèle. » Celle-ci est constituée en grande partie de la gente féminine en raison de la spécialité du négoce des commerçants de ce passage (trousseau pour la mariée, articles de broderies, des produits de beauté ou de maroquinerie, etc.) Certaines clientes, une fois leurs emplettes achevées, sont suivies par des énergumènes qui les délestent de leurs achats au vu de tout le monde. Avec l'arrivée des vacances scolaires et des fêtes de fin d'année, le commerce informel tend à prendre de l'ampleur de jour en jour où des écoliers viennent agrandir les rangs pour ce faire un peu d'argent de poche. Ateliers ambulants C'est ainsi qu'à l'approche des fêtes de l'Aïd, les articles nécessaires au rituel du sacrifice sont exposés et mis en vente à travers l'ensemble des places publiques et artères de la ville par des revendeurs à la sauvette et parfois même par des personnes âgées. Depuis samedi, des ateliers ambulants ont été improvisés pour aiguiser les couteaux. Aux dernières nouvelles, plus de 2 000 personnes s'adonnent à la pratique du commerce informel à Oran, si ce n'est le double, à les voir uniquement au niveau de Mdina Djdida. Ce phénomène a pris de l'ampleur depuis l'application en mai dernier de l'arrêté du wali interdisant l'utilisation des charrettes. Interrogés, certains jeunes sans emploi ont déclaré avoir opté pour ce genre de commerce pour subvenir aux besoins de leurs familles. « Nous, au moins, nous ne tentons pas l'aventure au risque de perdre notre vie et mettre en danger celle d'autrui. Le premier magistrat du pays nous a promis, il y a deux ans, des locaux pour des jeunes, ou sont-ils ? » S'interrogent-ils. Ceux de la place Kahina (ex Cathédrale), destinés aux jeunes bouquinistes ont été détournés et attribués à des tierces comme ceux du marché Michelet ou de la place Hoch. Il suffit de faire un tour au niveau des marchés que compte la municipalité pour recenser le nombre de points de vente vacants.