Merguez et viande hachée grillées, d'une qualité douteuse, sont proposées par des revendeurs à la sauvette sur des tréteaux de fortune installés au coin des rues de presque chaque quartier et même au centre-ville. Un spectacle navrant, qui agresse violemment les sens du badaud et ternit l'image peu reluisante d'El Bahia. La fumée et l'odeur que dégagent ces barbecues aménagés de manière rudimentaire ont été à l'origine de nombre d'altercations ayant opposé ces revendeurs aux locataires des immeubles environnants. Dans les abords immédiats de la rue commerçante Les Aurès (ex-La Bastille) où une flopée de barbecues a été disposée, des habitants incommodés interpellent les autorités pour mettre un terme à ce qu'ils qualifient de « dégradation de leur cadre de vie ». Le locataire d'un immeuble situé à quelques pas de la salle de spectacles Es Saâda (ex-Colisée) s'est insurgé : « Je demeure au premier palier et je suis dans l'obligation de garder mes fenêtres fermées pour éviter les émanations. Mes voisins sont confrontés à la même situation ». Et de s'interroger avec une pointe de dépit : « N'existe-t-il pas une loi qui interdit ces activités illicites qui, en plus, attirent des individus au louche gabarit ». Le même son de cloche se fait entendre chez des habitants des faubourgs où sont installés ces barbecues. « Ces gens sont violents. Ils ont des armes blanches et n'hésitent pas à s'en servir », a affirmé un père de famille demeurant non loin du siège de l'hôtel de ville d'Oran.