L'Algérie doit encore discuter de 13 points de discorde dans le cadre du processus de négociations avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a indiqué, hier, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, lors de son passage au forum de l'ENTV. L'Algérie est actuellement en négociations avec 15 pays membres, dont l'Union européenne et les Etats-Unis d'Amérique qui se trouvent être les interlocuteurs les plus coriaces, étant donné leur grand intérêt pour le marché algérien, a observé le ministre. Des discussions se déroulent âprement avec l'UE, concernant l'ouverture des services qui se trouve être une exigence de cette communauté, a-t-il ajouté. Le dixième round interviendra au début de l'année prochaine, a-t-il souligné, sans préciser la date. Le ministre est revenu également sur la décision du gouvernement d'interdire l'exportation des déchets ferreux. « Le temps de l'anarchie est révolu » Il s'est étonné par les réactions qui ont suivi l'annonce de cette mesure. L'invité de l'ENTV est allé jusqu'à contester la légitimité de l'organisation des exportateurs des déchets ferreux, étant donné qu'elle ne dispose pas d'un agrément dûment accordé par le ministère de l'Intérieur. Selon lui, ceux qui activent dans cette filière ne sont ni plus ni moins que des receleurs, car, d'après lui, ils volent les métaux pour les revendre. « La collecte des déchets ferreux est licite. Mais ils volent les plaques de signalisation, les rails, le cuivre et ils les revendent. Nous lutterons contre ces pratiques », a-t-il menacé. « L'année dernière, la société nationale du transport ferroviaire s'est vu subtiliser 150 km de rails, la compagnie nationale de distribution de l'électricité et du gaz a perdu quant à elle 205 km de câbles de cuivre. Même les regards d'égouts dans les quartiers n'ont pas échappé à ces vols », a-t-il déploré. Le plus grave, selon lui, est que l'Algérie réimporte ces métaux volés sous forme de rond à béton, de cornières et de tôles transformées alors que la possibilité existe pour que des unités de transformation des déchets ferreux soient construites en Algérie pour fabriquer ce genre de produits. M. Djaâboub a adressé à cette occasion un avertissement aux opérateurs qui ont investi ce créneau et qui seraient, selon lui, au nombre de 61. « Le temps de l'anarchie est révolu. Place à la traçabilité. On demandera des comptes à toute personne qui détiendra ces déchets ferreux », a-t-il soutenu. Il a reconnu que cette activité rapporte des devises. « L'année dernière, on a exporté des déchets ferreux pour environ 166 millions de dollars. Cette année, un volume de 180 millions de dollars a été réalisé », a-t-il observé. Il estime néanmoins que ce marché manque d'organisation et de transparence. ` Par ailleurs, El Hachemi Djaâboub s'est réjoui du fait que les exportations hors hydrocarbures soient en bonne voie pour dépasser le milliard de dollars contre 907 millions de dollars durant l'exercice précédent. Il a signalé, en outre, que le nombre de commerçants en activité en Algérie a atteint le 1,086 million, dont 4200 étrangers. Pour ces derniers, il fera remarquer que les Tunisiens, qui sont 700 à exercer dans notre pays, se taillent la part du lion, suivis des Syriens, des Français et des Chinois qui sont respectivement 548, 450, 420 à commercer en Algérie. Quelque 264 Egyptiens, 166 Turcs, 150 Jordaniens, 144 Libanais et 127 Italiens exercent également des activités commerciales en Algérie.