Le tribunal Abane Ramdane d'Alger a accordé hier à Hadda Hazzam la liberté provisoire. La directrice du journal arabophone El Fedjr a été incarcérée le 7 décembre dans une affaire de chèque sans provision. Le procès a été programmé pour la journée d'hier. Mais la juge d'audience a décidé de le reporter au 15 janvier 2007, et ce, suite à la demande des deux parties. Cela permettra certainement à l'accusée de mieux préparer sa défense de l'extérieur de la prison. Pour comprendre l'affaire, on revient sur les faits. La directrice d'El Fedjr a découvert, à sa grande surprise, le 7 décembre dernier, qu'elle a été condamnée par défaut dans une affaire de chèque sans provision, intentée par la Société d'impression de l'Est (SIE). Elle l'a appris à l'aéroport international Houari Boumediene, lorsque la police des frontières (PAF) lui signifia ce jour-là qu'elle faisait l'objet d'un mandat d'arrêt lancé une année auparavant par le parquet d'Alger. Ce 7 décembre, Mme Hazzam, qui devait prendre l'avion pour Beyrouth afin de participer à une conférence internationale sur les médias, a été surprise de trouver son nom sur la liste des personnes recherchées. Sans rien comprendre. De l'aéroport international, Mme Hazzam a été emmenée directement à la maison d'arrêt d'El Harrach. C'est son avocate, maître Khlaïfia Malika, après avoir pris attache avec le parquet d'Alger, qui l'informa des tenants et des aboutissants de l'affaire. Mme Hazzam a été en effet poursuivie en justice pour chèque sans provision d'une valeur de 1,5 million de dinars libellé au profit de la SIE par l'entreprise El Fedjr en 2003. Une plainte a été déposée à son encontre et le procès s'est déroulé en mai 2005. Sans que la mise en cause ne soit informée. Ni de l'affaire ni du procès. Comment ? Simplement, dira son avocate, que la justice a envoyé une convocation à l'ancienne adresse de la directrice d'El Fedjr, ce qui a fait que Mme Hazzam n'a pas été informée de cette affaire. Quant à l'accusation, l'administrateur du journal affirme que le chèque en question a été soumis à Mme Hazzam par « un comptable indélicat ». « Elle a signé sans émettre le moindre doute. L'agent qui ne fait plus partie de nos effectifs a abusé de sa confiance », a-t-il indiqué dans une déclaration à El Watan.