Le taux de croissance de Sonatrach n'a pas atteint les 3% prévus en raison de « difficultés rencontrées au cours de l'année en matière d'exploitation de certains gisements », a déclaré, hier, le PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, dans un entretien accordé à l'APS. Parmi les difficultés citées, le responsable évoque le gisement de MLN qui a connu un problème de turbo-compresseur de gaz et les nouveaux gisements de Berkine mis en exploitation, mais qui n'ont produit que 12 000 barils par jour au lieu des 25 000 b/j prévus. L'autre facteur de baisse a été la mise en maintenance d'unités de GNL, ce qui a influé sur la croissance globale de la société. Le responsable de Sonatrach a relevé, en revanche, que le champ de Hassi Messaoud qui produit actuellement quelque 400 000 b/j a vu sa capacité de production augmenter de 50 000 b/j. En matière de chiffre d'affaires, Sonatrach devra terminer l'année avec des exportations qui « dépasseraient les 52 milliards de dollars » contre 45,7 milliards de dollars pour 2005, et ce en raison notamment des prix des hydrocarbures qui ont connu des hausses considérables. Des recettes d'exportation qui sont, en premier lieu, à l'origine d'un bilan 2006 « positif ». « Le bilan 2006 a été positif et malgré une baisse dans la production de certains produits, il y a eu globalement une augmentation et une valorisation très intéressantes », note M. Meziane. Concernant les projets de développement, le PDG de la compagnie nationale a souligné que certains de ceux-ci ont été décalés, tels que celui de Rhourde Nouss toujours en cours de négociation et El Merk, bloc 208 (en association entre Sonatrach-Burlington-Eni-Anadarko) qui devra produire plus de 100 000 b/j. Le projet intégré de Gassi Touil-Rhourde Nouss remporté à l'issue d'un appel d'offres international par le groupement Repsol-Gas Natural suit son cours et le premier gaz sera produit conformément aux engagements contractuels des partenaires, à savoir 2009, a assuré M. Meziane. En matière d'exploration, un nombre record de 18 découvertes a été réalisé cette année, dont la moitié par Sonatrach seule. L'autre projet réalisé par Sonatrach en 2006 aura été le lancement de la réalisation de l'important gazoduc devant relier directement l'Algérie (Beni Saf) à l'Espagne (Almeria), après la signature de l'accord d'investissement du projet d'un montant de 900 millions d'euros avec Sonatrach comme actionnaire majoritaire avec une part de 36%, suivie par Cepsa et Iberdrola (20% chacune) et Endesa et Gaz de France (12% chacune). La signature d'un contrat avec GDF permettra, pour la première fois, à Sonatrach d'accéder au terminal Montoir lui ouvrant l'accès direct au marché français. Le deuxième nouveau gazoduc devant relier directement l'Algérie à l'Italie via la Sardaigne (Galsi) suit, lui aussi, le même processus. Après la signature des contrats de vente-achat par les partenaires du projet, la phase suivante (le pacte des actionnaires, l'augmentation du capital de la société de 30 millions d'euros...) est en cours. La signature de l'accord intergouvernemental concernant ce projet est prévue début 2007, a précisé M. Meziane. A ces deux projets, s'ajoute l'étude de faisabilité, jugée « concluante » pour le projet transsaharien (TSGP) devant relier le Nigeria à l'Algérie vers l'Europe, et la signature d'un mémorandum de coopération énergétique entre Sonatrach et le groupe allemand Eon-Ruhr gas.