Tant dans le domaine du rendement à l'hectare estimé à 10 quintaux que dans celui de la production laitière, la satisfaction n'était pas rendez-vous fin 2006 dans la wilaya de Annaba. Le directeur de l'agriculture l'a très bien compris lui qui a eu à enregistrer la déception exprimée ce mardi par le wali. « A travers différents programmes, l'Etat apporte son aide aux agriculteurs pour le développement de leur production. L'on a l'impression que cette aide prend une autre destination que celle pour laquelle elle est accordée. Si l'on persiste toujours à aider des productions sous le niveau requis ou stagnant, qui ne doit pas bénéficier de cette aide ? », s'est interrogé le wali en présence de plusieurs agriculteurs et du président de la Chambre d'agriculture. C'est dire que les distorsions internes que vit le secteur tout au long de ces dix dernières années, persistent toujours. La chute des rendements à l'hectare de plusieurs spéculations, comme les céréales, la tomate industrielle, la pomme de terre et le tabac, est significative de la situation. Elle a atteint le point de non-retour ces derniers mois. La constatation du wali intervient quelques mois après les efforts consentis pour assurer une complémentarité entre les agriculteurs et les organismes d'intervention. Malgré la politique de réhabilitation de la filière lait engagée en 1975, la situation est restée en l'état. L'archaïsme dans la conduite de l'élevage laitier et la faiblesse des moyens et équipements adaptés en sont pour beaucoup. Faute de rigueur dans l'approche des problèmes, le plan de développement spécifique à chaque exploitation, à travers un planning fourrager, d'étable et de prophylaxie, lancé courant les années 1990, n'a pas abouti. Ce plan devait permettre l'augmentation de la collecte de lait, l'introduction de la ration d'affouragement et de planning d'étable et la poursuite de l'intensification. Avec 21 000 vaches laitières, la wilaya de Annaba aurait dû produire 29 millions l/an l'équivalent en moyenne de 3000 l/an par vache. Les 1516 éleveurs, dont 119 agrées par la Direction des services agricoles (DSA) Annaba, en charge également de 47 000 ovins, persistent à faire état de leurs problèmes. Ils n'ont pas raté l'occasion de les énumérer devant le wali de Annaba qui leur avait rendu visite, accompagné des membres du conseil de l'exécutif et des élus de l'APW et des communes de El Bouni, de Berrahal, et de Aïn Berda. L'inadéquation de l'affouragement, inexistence du système coopératif et l'élevage hors-sol prépondérant ont été les problèmes soulevés. Pour les éleveurs, ils forment les principales difficultés de l'élevage bovin même si 92 de ces éleveurs ont adhéré et bénéficié des aides induites par le programme de développement de la production laitière. Ce qui leur a permis de réaliser en 2006 quelques 1,5 million de litre de lait produit par 486 vaches laitières de race. Si le même programme a permis la mise en place de 2 unités de transformation et la mise en place de 18 collecteurs de lait, il est aussi à l'origine de la création de plusieurs entreprises de jeunes. La plupart se sont spécialisées dans la fourniture des équipements destinée à la production laitière.