Le nombre de décès ne cesse de s'allonger parmi les pèlerins algériens. Au moins 36 personnes, dont 13 femmes, ont péri depuis le retour du mont Arafat, il y a une semaine. C'est ce qu'ont confié, hier, des sources médicales de la mission algérienne à La Mecque. Ces décès sont directement liés, d'après les médecins, à la grosse fatigue des hadjis durant le « stationnement » de Arafat qui a été caractérisé notamment par une marche longue de 16 km. Il faut ajouter à cela des conditions de séjour dans les camps tout simplement insupportables. La fatigue a donc eu raison des vieux et des vieilles déjà malades en Algérie. Selon le Pr Nasser Ouadahi, les deux tiers parmi les victimes sont porteurs de maladies chroniques. En clair, ils ont été « maladroitement », voire « illégalement » déclarés aptes au pèlerinage alors qu'ils risquaient leur vie en s'astreignant à des conditions difficiles pour des personnes de cet âge avancé. Et pour éviter que la liste des morts ne s'allonge, la commission médicale de La Mecque a décidé de procéder au rapatriement de 10 malades graves en Algérie, hier, à destination d'Alger et d'Oran où ils seront directement acheminés vers des hôpitaux pour des soins appropriés. Ces personnes sont atteintes de maladies graves comme le cancer et l'insuffisance rénale. Un deuxième convoi est également prévu prochainement, a-t-on certifié. Sur un autre plan, les médecins algériens rassurent qu'il n'y a pas d'épidémie ni de maladie grave à signaler. A côté de ce bilan des plus macabres, il est à noter tout de même la joie ressentie dans les rangs algériens après la naissance, dans un de leurs camps de Mina, d'un garçon. Aux dernières nouvelles, le petit Abdallah et sa maman se trouvent en excellente santé. Il est à se demander, cependant, comment cette femme enceinte de neuf mois, originaire de Tipaza, ait pu se débrouiller un passeport hadj mais, surtout, comment elle a pu obtenir une attestation de bonne santé... Cela renseigne assurément sur les nombreuses anomalies qui émaillent la campagne de pèlerinage. Pendant que des personnes physiquement aptes sont refoulées, des vieux extrêmement fragiles, qui plus est, non accompagnées, obtiennent aussi facilement le précieux sésame. Et ici, beaucoup parmi ces gens figurent ceux qui viennent avec le souhait de mourir en fin de parcours. Plus qu'une prière, c'est une volonté. Arabie Saoudite. De notre envoyé spécial