Quelques fragments du corps d'une femme ont été découverts par les éléments de la Protection civile en intervention jeudi dernier pour éteindre un incendie. Il s'était déclaré à la salle omnisports Safsaf Plaine Ouest. Selon les premières constatations, cette femme âgée avait été asphyxiée avant d'être calcinée. Elle avait été couverte par des tonnes de tôle et d'acier et autres matériaux inflammables composant l'armature et la toiture de cette infrastructure sportive datant de la fin des années 1980. Les 146 autres personnes, entre hommes, femmes et enfants, avaient réussi à s'échapper. Exception faite de 2 d'entre elles superficiellement blessées, toutes étaient indemnes. « C'est un miracle comme il s'en produit très rarement en pareille circonstance. Imaginez 147 personnes surprises par le feu à 2h, c'est-à-dire dans un profond sommeil. Il n'y a que cette vieille femme décédée parce qu'oubliée par ses voisins de misère qui n'avaient pas pensé à l'alerter dès les premières grosses flammes ? », a avoué un des spécialistes des sinistres après avoir visité les lieux. La question est reprise pratiquement par toute la population à Annaba et surtout par les locataires des logements riverains. Cela ne paraissait pas être le souci de Djamel Ould Abbas, ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, arrivé dans la matinée de ce vendredi à Annaba. Mis au contact des familles sinistrées, il leur a affirmé être là sur ordre du président de la République : « Il m'a chargé de vous exprimer sa compassion et sa disponibilité à alléger vos peines. Je vous informe qu'avant de retourner à Alger, 19 familles des 48 seront recasées dans des logements sociaux à El Bouni. Les 30 autres le seront dans quelques mois dès la réception des logements sociaux participatifs dont nous allons visiter le chantier. » Ce sont là pratiquement les mêmes propos que M. Ould Abbas avait exprimés aux victimes et à leurs proches lors du terrible accident de Berrahal en 2005. Il n'avait fait que reprendre ceux qu'il avait lancés en d'autres circonstances comme face aux sinistrés des intempéries de 2003 et de 2005 dans les bidonvilles de Bouzaroura et Sidi Harb. Des années après, malgré les dénégations des services concernés qui parlent de disponibilité financière, ces sinistrés attendent toujours le logement promis à chacun d'eux. Le sinistre de ce jeudi aurait sonné comme un glas pour ceux qui ont failli à leur mission avec pour conséquence la mort d'une personne et des milliards de dinars partis en fumée. Qui paiera ? Telle est la question.