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Quel Aïd pour les Arabes et les musulmans ?
La douloureuse leçon
Publié dans El Watan le 07 - 01 - 2007

On s'est réveillés sur des images douloureuses de la mort d'un homme. Quel spectacle en guise de cadeau pour cette fête si sacrée pour tous les musulmans ? Que dire face à l'horreur d'un geste de pure vengeance ?
Certains me prendront pour un fervent partisan du dictateur baâthiste, Saddam Hussein. Qu'à cela ne tienne, j'étais triste parce qu'au moment où les démocrates européens se battent pour l'abolition de la peine de mort, les coreligionnaires d'Irak l'appliquent avec tout le sadisme qui sied aux revanchards ramenés sur les chars de l'oncle Sam. Quels que soient les crimes de l'homme, fallait-il le pendre de cette manière et en ce jour ? Quel message a-t-on voulu transmettre au monde ? Je confesse qu'à un certain moment, je n'avais pas compris les craintes de Walid Djoumboulat, ni ses positions à l'égard du Hezbollah, et ce n'est que maintenant que je commence à cerner un tant soit peu la mentalité chiite ? J'en ai froid dans le dos. Est-ce ainsi que s'exprime toute la haine séculaire des chiites, leur duplicité est donc avérée. Loin de moi l'idée de procéder à des procès d'intention, mais les images d'un homme debout, face non à ses juges, mais à ses bourreaux, acceptant sereinement son destin en prononçant la profession de foi. Quelle leçon de courage ! De l'autre côté, quel visage a-t-on voulu donner de l'Islam ? L'Islam religion d'amour, de pardon et de tolérance. Celui de l'Emir Abbdelkader qui, un jour, bannit et maudit l'un des ses plus proches et plus fidèles lieutenants, qui croyant lui faire plaisir, lui apporta la tête du plus grand ennemi de l'Emir. Ce dernier magnanime, les larmes aux yeux lava et parfuma de ses mains la tête ensanglantée et à la suite de l'accomplissement de la prière des morts l'enterra. Il n'adressera plus la parole jusqu'à sa mort au lieutenant zélé et ordonna de verser sur ses propres deniers, la « dia » à la famille de la victime. Voilà l'Islam véritable. Quant à ce qui s'est passé à Baghdad, le proconsul romain déclare à Reuters s'être lavé les mains du sang de l'homme (l'histoire ne se répète pas, elle bégaie !) Préférant laisser aux nouveaux mongols le soin d'exécuter la vile et basse besogne de se venger de l'homme. L'histoire récente nous a appris qu'il était bon de réserver sa place dans l'hélicoptère de l'ambassadeur US fuyant Baghdad ou celui de son compère iranien. Saddam Hussein, dans sa mort tragique a montré comme l'a si bien dit le défunt Tahar Djaout : « Tu dis tu meurs, tu te tais tu meurs alors dis et meurs ! » Qu'il était grand, plus grand que beaucoup de gouvernants arabes qui ont vendu leur âme à l'oncle Sam ou qui ne pensent qu'a leur succession. Il est temps pour eux de faire confiance à leur peuple, d'accepter les règles de la démocratie librement consentie et non pas imposée par les GI's américains. Leur credo doit être l'unité dans la diversité. La dignité et le courage. Il est temps pour eux de jouer franc jeu et de permettre aux nouvelles générations de prouver leur patriotisme. Il ne leur coûtera rien d'essayer. Ce sera ainsi une manière de freiner le plan machiavélique de l'impérialisme américain et ses alliés sionistes, de balkanisation des pays arabes et la mise en place du Grand Moyen-Orient. Ils feront aussi barrage à l'expansionnisme perse qui sera plus dangereux lorsqu'il aura l'arme atomique. Il n'est pas si dangereux comme le croient certains pour l'Occident et Israël. Il le sera pour tous les peuples voisins. L'histoire mérite d'être relue à ce titre.

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