Un officiel du régime irakien justifie l'acte barbare des bourreaux de danser devant le cadavre de Saddam Hussein par une soi-disant «tradition des Irakiens». Ahurissant! Face à l'indignation du monde entier exceptés, l'Iran et Israël qui s'en réjouissent, suite à l'exécution abominable du président, Saddam Hussein, par pendaison dans des conditions inhumaines et barbares, le conseiller à la Sécurité nationale de l'Irak, Mouaffaq al-Roubaïe, n'a pas trouvé mieux pour défendre son gouvernement que de dévoiler le visage hideux du régime actuel irakien et des hommes portés au pouvoir par l'administration américaine. Ce conseiller chiite justifie l'acte barbare des bourreaux de danser devant le cadavre de Saddam Hussein par une soi-disant «tradition des Irakiens» qui «dansent autour du corps et expriment leurs sentiments». Ahurissant! L'Irak, terre de civilisation de l'Humanité et de l'Islam est assimilé par ce sinistre personnage qui confond entre justice et vengeance aveugle à un territoire peuplé par de gens de la préhistoire. Il voit même dans les cris de vengeance scandés par les «spectateurs» de «prière et de supplication». Dans son sillage, le Premier ministre, Nouri El Maliki, s'en prend aux pays du monde entier et menace de «revoir» ses relations diplomatiques avec les Etats qui ont critiqué l'exécution. Arguant que «l'exécution du despote n'était pas une décision politique», le sous-traitant de la politique américaine en Irak affirme que cette décision a été appliquée après un juste procès, que le dictateur ne méritait pas et se dit «stupéfait des réactions de certains gouvernements qui pleurent sur le sort du despote». Saddam Hussein a été exécuté le 30 décembre dernier par pendaison au premier jour de l'Aïd Al Adha, la fête musulmane du sacrifice, et la diffusion d'une vidéo sur Internet a révélé qu'il a été insulté et provoqué avant sa mort. Des images qui ont profondément choqué aussi bien les musulmans que les citoyens du monde entier, en particulier dans le monde arabe. Paradoxalement, le président irakien est resté digne et courageux jusqu'à la dernière minute de sa vie en défiant ses bourreaux qui n'ont pu se départir, par lâcheté, de leurs cagoules, comme lui l'avait fait. Ce qui a suscité une vague d'indignation parmi certains régimes arabes. Le gouvernement algérien n'a pu se retenir devant cette barbarie que le peuple algérien a vécu comme une «hogra» et rendu publique, le lundi 1er janvier 2007, une déclaration digne dans laquelle il est annoncé que «Monsieur Saddam Hussein, ancien président irakien, fait prisonnier de guerre, a été exécuté suite à une condamnation à mort pour des actes relevant de ses activités à la tête de l'Etat irakien. (...) L'Algérie regrette la mise à mort de l'ancien président Saddam Hussein le jour de l'Aïd, jour sacré, dont l'esprit originel, évocateur des sacrifices, s'est sublimé dans les valeurs du pardon, de la clémence et de la générosité pour tout le monde arabo-musulman (...).» Cette position sera réitérée avec force par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui est revenu sur l'exécution du président irakien, Saddam Hussein, en affirmant sans détour que «c'est un assassinat politique», et de relever que Saddam Hussein «est un prisonnier de guerre qui a été exécuté sous occupation étrangère. Ce n'est pas son peuple qui l'a déchu et qui l'a ensuite jugé. Ce n'est pas le cas. En l'exécutant le jour de l'Aïd, ils ont voulu humilier toute la Ouma musulmane. Même au temps de la Jahilia on ne tuait pas pendant les jours sacrés». Cette position est renforcée par les déclarations des partis politiques et les représentants de la société civile, dont celui de Louisa Hanoune, le Parti des travailleurs (PT) qui a considéré l'exécution de Saddam Hussein comme un «mépris» de toutes les conventions internationales, notamment celle de Genève, concernant les prisonniers de guerre et confirme «si besoin est, la nature de l'occupation», considérant, qu'après un «simulacre» de procès, «l'assassinat politique» par pendaison de Saddam «ne fait qu'enfoncer l'Irak dans une situation de chaos sanglant». Tout en soulignant que les peuples du monde entier «ont été horrifiés par les images d'un autre âge, diffusées par les chaînes de télévision», qualifiant l'exécution qui coïncide avec la fête sacrée des musulmans de «cynisme sans égal» et de «provocation». L'Ugta, représentant des travailleurs algériens a, de son côté, qualifié cette pendaison de «crime contre l'humanité», se dit «choquée par la mascarade qui s'est déroulée le 30 décembre 2006», et «condamné cet assassinat politique» perpétré le jour de l'Aïd El Adha. De son côté, le Haut conseil islamique a qualifié cet acte «abject est honni par toutes les religions révélées, qu'il s'agisse du judaïsme, du christianisme ou de l'Islam et abhorré par toutes les hautes valeurs humaines et civilisationnelles» et se demande «Comment l'Humanité saurait-elle rester insensible à la pendaison d'un prisonnier de guerre et ancien chef d'Etat condamné lors d'une parodie de procès dans un pays occupé par des forces étrangères et en ce jour sacré durant lequel il est interdit de verser le sang humain, de même qu'est interdite la vengeance». Dans la prière de vendredi, les imams ont consacré leurs prêches à l'événement tragique en faisant observer la prière de l'absent à la mémoire du défunt président. Les Algériens ont été durement touchés par cette offense qu'ils ont vécue dans leur chair. Alors, entendre, aujourd'hui, le Premier ministre irakien menacer les Etats dénonciateurs du crime de Baghdad de rupture de relations est une attaque de trop. Déjà isolé dans la chapelle séparatiste, ce régime qui sous-traite pour le compte de l'occupation américaine se trompe d'époque. Entre-temps G.W.Bush a ordonné à ses supplétifs à Baghdad d'ouvrir une enquête sur les circonstances de l'assassinat de l'ancien raïs qui hantera le présent et l'avenir de l'Irak. Enfin, pour rappel, l'Algérie a toujours été aux côtés du peuple irakien depuis le début de sa tragédie. La disparition de deux de nos diplomates, au début de la rébellion contre le régime actuel et l'occupant américain, est un lourd tribut payé par l'Algérie qui ne peut fermer les yeux sur l'acte abject commis par les nouveaux seigneurs de la guerre de Baghdad. Ces derniers n'avaient même pas daigner condamner cet assassinat ou tenter quoi que se soit pour retrouver les autres. Ce qui a facilité la tâche aux ravisseurs pour passer à leur exécution. Comme ils n'ont rien fait pour les diplomates marocains et égyptiens ayant connu le même sort. Le gouvernement irakien actuel est illégitime et mal placé pour juger la position des uns et des autres. Au contraire, il revient aux pays arabes et musulmans de le boycotter et l'isoler politiquement sur la scène internationale.