Si elle a satisfait plus d'un praticien, la dernière visite de Amar Tou, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, n'en a pas moins déçu beaucoup de malades et associations d'aide aux malades. « Si elle permet un espoir de voir se réaliser une meilleure prise en charge des cancéreux de toute la région, la réalisation du centre anti-cancéreux à Annaba aurait dû être précédée par la création d'un service d'oncologie dans une des structures de la wilaya », affirment plusieurs patients concernés par cette pathologie. Ainsi, au moment où la recherche avance à grands pas et que se multiplient les greffes d'organes (rein, cœur, cornée…) et qu'intervient la révolution des antidépresseurs et des anxiolytiques, que des voies pour le traitement de beaucoup de cancers et de leucémies sont ouvertes et que l'on parle de la réalisation d'un CAC, il n'y a même pas un service d'oncologie à Annaba. Dans le domaine de la santé, le déficit en infrastructures et en praticiens spécialisés ne s'arrête pas à ce niveau. Serait-il prématuré aujourd'hui que les caisses de l'Etat sont bien pleines de parler de challenges à engager dans la prise en charge d'autres maladies ? N'est-il pas temps d'ouvrir les dossiers des rhumatismes et de la maladie d'Alzheimer dont les personnes atteintes sont de plus en plus nombreuses dans la région de Annaba pour créer un service spécialisé ? Dans cette course dont dépendent tant de vies humaines, Annaba occupe la toute dernière place. Les praticiens du secteur public ont marqué des points certes sur le plan clinique, sans plus. A quoi serviraient leurs récentes prouesses dans la greffe rénale et celle de la cornée s'ils doivent encore compter sur l'Etat ? Les cliniques du secteur privé, l'industrie pharmaceutique, les laboratoires privés, l'université, les pouvoirs locaux doivent tenir des places imminentes dans ce combat destiné à sauver des vies humaines. Les associations ont également un rôle à jouer pour donner le coup de pouce indispensable. Beaucoup parmi le corps médical local parlent de la nécessité de créer une fondation pour la recherche médicale. La mission de cette dernière sera, justement, de sensibiliser chacun des décideurs et des argentiers aux besoins de la recherche et pour soutenir les chercheurs médecins et biologistes dans tous les domaines de la recherche fondamentale ou appliquée.