Passé le choc de sa déroutante défaite face au RND, la direction du FLN s'emploie à cerner les éléments ou les facteurs ayant contribué à cette débâcle du parti majoritaire, lequel compte 158 élus dans les assemblées élues, contre 82 pour le RND. Or, au décompte final des élections sénatoriales, c'est cette dernière formation politique qui a obtenu la première place avec une large avance sur le FLN. Son candidat, Belaredj Nourredine, membre de l'APW, a obtenu, en effet, 195 voix contre 122 pour son concurrent, Bekkouche Youcef, président de l'APC de Taougrit. L'écart est de taille ! Soit 73 voix de plus que son adversaire qui était (logiquement) donné largement favori. « Que dire d'un élu FLN qui a voté contre son candidat, sinon qu'il a trahi et le parti et ses militants. Heureusement que cela est intervenu avant les prochaines échéances électorales », nous a déclaré un membre du nouveau bureau de la mouhafadha, dont la désignation du président et l'installation officielle devraient intervenir dans les prochains jours. Selon la même source, des sanctions à la mesure de ces manquements graves seront prises par la direction nationale du parti contre les élus ayant basculé dans l'autre camp le jour des élections. Lors d'une réunion tenue avec les élus à quelques jours du scrutin, l'envoyé de Belkhadem, en l'occurrence le ministre délégué, Abdelkader Messahel, avait déjà averti ces derniers sur le non-respect des instructions du parti sur le vote en question. Il avait alors demandé aux 70 élus absents ou ayant glissé des bulletins nuls lors des élections primaires, de ne pas refaire la même erreur et de venir en masse voter pour leur représentant. Apparemment, sa mise en garde n'a pas servi à grand-chose puisque de nombreux élus ont choisi de joindre leurs voix à celles du RND. Pourquoi ? La question sur laquelle se sont penchés les responsables du FLN au niveau local et central suscite également des commentaires au sein de la population locale. A-t-on vraiment acheté les élus FLN ? A-t-on exercé des pressions sur eux, et qui en sont le ou les auteurs ? L'administration a-t-elle observé la neutralité exigée ? Autant d'interrogations qui reviennent souvent dans les discussions des Chélifiens et des élus restés fidèles à leur parti. Pour beaucoup, seule une enquête approfondie de la direction du FLN que dirige le chef du gouvernement est susceptible de faire la lumière sur ce qui est réellement arrivé au vieux parti.