Le FLN obtient la majorité au Conseil de la nation (Sénat) à l'issue du renouvellement de la moitié des deux tiers des membres élus de cette institution, tenu jeudi dernier dans les quarante-huit wilayas du pays. Sur les quarante-huit sièges mis en jeu lors de cette élection, le FLN en a obtenu 29 au titre de candidats officiels du parti et 3 au titre de candidats indépendants appartenant toutefois à cette formation. Ce qui fait un total de 32 sièges. Fait important : pas de femmes élues sénatrices au nom du FLN malgré la désignation de deux l'une de Ghardaïa et l'autre de Tizi Ouzou en tant que candidates officielles de cette formation. Ces résultats ne constituent néanmoins nullement une surprise, puisqu'ils sont conformes aux pronostics de la direction du parti. “Nous avons tablé sur un nombre de sièges allant entre 25 et 30, ce qui fait que nos résultats sont tels que nous les avons prévus et qui sont la conséquence du travail de sensibilisation que nous avons entrepris auprès de nos élus locaux pour préserver leur unité”, indiquera à ce propos Saïd Bouhedja, le chargé de la communication auprès du parti regrettant, à ce propos, la non-élection de femmes sénatrices : “Nous leur avons donné la chance de se porter candidates, mais malheureusement, elles n'ont pas été élues”, dit-il. Quoiqu'il en soit les résultats des joutes électorales de jeudi dernier sont accueillis avec une grande satisfaction par le parti de Belkhadem. “Nous sommes heureux au FLN de nos résultats”, dira Bouhedja arguant que “l'essentiel est que le but escompté a été atteint, c'est-à-dire que nous avons la majorité au Sénat”. Ce score obtenu par le parti d'Abdelaziz Belkhadem, l'actuel Chef du gouvernement, lui permettra, de l'avis de Bouhedja, de “contribuer à l'aise à l'élaboration des lois dans l'avenir !” Cependant, le FLN pouvait obtenir plus que 32 sièges, majoritaire qu'il est au niveau des assemblées locales élues des quarante-six wilayas. La logique des chiffres lui donnait, en effet, une longueur d'avance sur les autres partis politiques. La première des raisons ayant contrarié un score beaucoup plus important pour le FLN est “l'achat des voix des élus”, explique Bouhedja pour lequel cette élection a constitué “un fonds de commerce pour certains !” Dans les faits, cette tendance “d'achat et de vente des voix” s'est manifestée dans certaines wilayas où le FLN était initialement parti favori compte tenu du nombre de ses élus, mais qui a vu le siège ravi par une autre formation. “Il y a certaines wilayas où le nombre des voix obtenues par le candidat du FLN est grandement inférieur au nombre des élus”, relève Bouhedja. C'est le cas, à titre d'exemple, dans les wilayas de Naâma, M'sila, Mascara et Djelfa. Face à cette situation inattendue, la direction de la formation de Belkhadem compte mener ses propres investigations pour connaître les dessous du comportement électoral de ses élus. Une réunion d'évaluation des résultats des sénatoriales sera tenue normalement demain par le comité exécutif du parti (groupe des sept) et verra, dans le même temps, la mise sur pied de commissions d'enquête au niveau de certaines wilayas à ce propos. La deuxième raison ayant biaisé de meilleurs résultats pour le FLN est imputée au travail de certains superviseurs du parti. “Il y a des superviseurs qui n'ont pas pu rassembler les élus autour du candidat officiel du parti”, relève à ce propos Bouhedja. Sans donner des indications sur l'identité de ces élus, notre interlocuteur notera que ces superviseurs ne connaissent pas la psychologie des élus des wilayas de l'intérieur du pays et ils leur ont parlé de la même façon qu'ils auraient parlé à des élus d'Alger. Les candidats dissidents du FLN, qui ont décidé de postuler au titre d'indépendants ont également contrarié un meilleur score du parti. Souk-Ahras et Tébessa sont deux wilayas dont les sièges des sénateurs auraient pu être adjugés au FLN, mais ravi par un autre parti en raison d'une dispersion de voix entre deux candidats de cette même formation. Quoi qu'il en soit, le FLN, avec ses résultats, vient de ravir au RND le statut de parti majoritaire au Sénat. NADIA MELLAL