Le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, a exclu, hier, toute possibilité de voir la tension caractérisant depuis plusieurs semaines les relations algéro-marocaines déboucher sur une escalade militaire. « Il n'y a aucune guerre possible entre deux pays frères et deux peuples frères », a répondu M. Belkhadem à la question évoquant le scénario du pire entre l'Algérie et le Maroc. Le ministre des Affaires étrangères a précisé, par ailleurs, que « la guerre est une option que l'Algérie ne retient que dans le cas d'une violation de ses frontières ». « Si l'on ne touche pas à nos frontières héritées de la colonisation, il n'y aura aucune guerre avec un autre pays », a-t-il déclaré. A l'occasion, M. Belkhadem a tenu à souligner que « l'Algérie n'a de visée sur aucun territoire de pays voisins et elle n'a aucune attitude belliciste et belliqueuse ». S'agissant du discours de l'Algérie sur le conflit du Sahara-Occidental, à l'origine de l'irritation du royaume marocain, le ministre des Affaires étrangères a rappelé que celui-ci découle d'« une position de principe ». Cette position, a t-il mentionné, se fonde sur la charte des Nations unies qui reconnaît aux peuples le droit à l'autodétermination. Quel sens donner à l'escalade verbale et à la levée de boucliers des médias et des officiels marocains contre l'Algérie ? A cette question, le chef de la diplomatie algérienne a répondu que la situation pouvait s'expliquer par le fait que « le Maroc qui a tourné le dos à la légalité internationale a vu que la communauté internationale, le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale des Nations unies ne vont pas dans le sens qu'il souhaitait ». Invité à s'exprimer, en outre, sur le présumé cas des 400 soldats marocains interceptés sur le sol algérien par l'ANP, dont a parlé un quotidien national la semaine dernière, Abdelaziz Belkhadem a répliqué sèchement qu'il ne souhaitait pas se prononcer sur des « rumeurs ».