Beaucoup d'eau aura coulé sous les ponts de la vieille ville de Mila avant que les pouvoirs publics n'affichent enfin une réelle volonté de réhabilitation de ce monument historique. Après que la proposition technique d'un plan d'occupation des sols (POS) du vieux Mila ait reçu l'aval du wali et connu un prolongement palpable sur le terrain avec l'inscription officielle du projet dont l'étude sera réalisée sur la base d'un système d'information géographique sous le parrainage de la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC), voilà que la ministre de la Culture, Khalida Toumi, en visite à Mila pour la clôture du Festival national des Aïssaoua, a pleinement adhéré à la perspective de lancement d'un plan de sauvegarde de la vieille ville de Mila. L'intérêt de la représentante du gouvernement est tout de go transcrit par l'invite faite aux concepteurs du POS (DUC et bureau d'études) de présenter ledit projet de réhabilitation devant les directeurs centraux, au siège même du ministère de la Culture. « Le POS de la vieille ville, qui semble bien parti cette fois-ci, fera l'objet d'une mise en forme et d'une adaptation préalables avant le début de l'opération de fouilles, de requalification et de restauration afin d'en faire un plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du vieux Mila », souligne le directeur de l'urbanisme. Aux niveaux local et national, le dossier devra recueillir entre autres l'approbation des commissions instituées à cet effet avant la promulgation d'un arrêté interministériel (ministères de l'Habitat et de l'Urbanisme, de la Culture et de l'Intérieur et des Collectivités locales), en attendant l'intervention des subventions publiques. A côté de cette embellie, l'on croit savoir que dans la perspective de création du Centre national de la recherche archéologique (CNRA), Mme Toumi aurait donné son accord pour le lancement de la première annexe à Mila. Un combat de longue haleine L'engouement de l'association Les amis du vieux Mila pour la préservation de cet inestimable trésor archéologique, conjuguée à la volonté de l'exécutif et l'engagement de quelques élus pour la bonne cause, a permis au projet de sortir des travers. Depuis sa création en décembre 2004, l'association que préside le Pr Abdelaziz Segueni, a œuvré dans le sens de rassembler les synergies constructives afin de mener la lutte de sauvegarde des biens culturels et des vestiges archéologiques, mettre en valeur cet énorme potentiel culturel, contribuer à recréer une vie sociale et provoquer une curiosité touristique à l'intérieur de la citadelle. En véritable cheville ouvrière, celle-ci s'est attelée à la préparation de l'environnement et l'établissement de contacts avec les propriétaires des vieux fours qui ont produit jusqu'au années 1980 les matériaux de construction traditionnels (tuile, brique pleine, etc.) Dans la lancée, les travaux d'hygiène et d'embellissement de la vieille ville qui s'étend sur une superficie de 7,20 ha seront confiés à un groupe à statut privé composé de dix jeunes ouvriers. A l'intérieur de la muraille, quatre autres groupes de dix éléments chacun, seront affectés dans le cadre de Blanche Algérie au renforcement des travaux de déblaiement et d'assainissement. La délocalisation des six à sept baraques à usage commercial qui dénaturaient le cachet esthétique de la muraille longeant la porte romaine, participe de la dynamique de refléter le vrai visage de l'antique Milev.