Les récentes déclarations publiques du wali délégué de la circonscription administrative de Bir Mourad Raïs, à propos du squat depuis 2001 de 216 logements non encore achevés et relevant du programme des 750 logements Apc/Cnep de Gué de Constantine, ont créé une onde de choc parmi les « vrais bénéficiaires » constitués en association. Ould Salah Zitouni a laissé entendre, le 6 janvier, que « les autorités n'envisagent pas l'expulsion » des indus occupants (voir El Watan du 7 janvier 2007). Il n'est pas judicieux, a-t-il estimé, de jeter à la rue les familles qui ont squatté ces logements, même s'il a reconnu qu'il existe une décision de justice (arrêté d'expulsion datant de 2002) qu'il « faut appliquer ». M. Zitouni a signifié que seul un autre programme de logements peut régler le problème. Le bureau de l'association, qui a appelé à une réunion des membres suite à cette sortie médiatique du chef de la daïra, a rendu public, au cours de la semaine dernière, un « droit de réponse » fracassant. « Le wali délégué de Bir Mourad Raïs entrave par ses déclarations intempestives (après un très long silence méprisant) l'application de la décision de justice. Par conséquent, il entrave la consolidation de l'Etat de droit et la mise en œuvre de la bonne gouvernance (…) », dénonce le bureau de l'association. « Il y a lieu de constater, ajoute-t-on, que Ould Salah Zitouni donne l'impression qu'il se trouve devant un dilemme cornélien. » L'association s'explique : « M. Zitouni n'a pas à être partagé entre la force d'une passion et le sens du devoir. Un responsable mûr biologiquement, qui fait preuve de civisme et parvenu à la maturité politique, doit faire passer le devoir avant la passion ! » Les rédacteurs de ce courrier rappellent qu'« aucune personne morale n'a le droit d'entraver, encore moins de détruire l'Etat de droit par des déclarations totalement irresponsables ». Des déclarations qui encouragent ou encourageraient le libertinage et l'esprit libertaire au préjudice des citoyens empreints de civisme : les bénéficiaires légaux et légitimes des 750 logements du programme Apc/Cnep datant de 1989 ! Deux options ont été retenues par le bureau de l'association quant à la suite à réserver au « parti pris » du wali délégué. Voilà la première : « Le premier magistrat de la nation sera destinataire du présent écrit afin qu'il réponde à la question suivante : A qui profite le blocage de l'application de la décision de justice relative à l'évacuation des indus occupants ? » La deuxième : un sit-in des bénéficiaires légaux pourrait être organisé devant le siège de la daïra de Bir Mourad Raïs et celui du ministère de l'Habitat, si la légalité continuerait à être bafouée (blocage de l'application de la décision de justice). Ce « droit de réponse », indique-t-on, a été adressé au wali délégué, au wali d'Alger, au ministre de l'Intérieur et à Mohammed Ali Boughazi, conseiller du président de la République, chargé du suivi des projets.