Il est 22h13. La scène est étoilée, tentaculaire et circulaire offrant un point de vue aux éventuels spectateurs des gradins ainsi qu'aux invités de marque concernés par cet événement se déroulant sur toute l'année 2007, Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, Kamel Bouchama, coordinateur du comité exécutif d'Alger capitale culturelle arabe, Hamraoui Habib Chawki, DG de l'ENTV ainsi que des artistes comme le comédien Hassen Benzerari, Fella Ababsa... Un écran géant reflète des mouvements d'un danseur en ombre chinoise puis monte et se suspend pour laisser place à une chorégraphie. Lucarne en lévitation situe en accéléré façon Google Earth la manifestation : Alger, Algérie de par un fondu-enchaîné d'images de femmes en costume d'apparat traditionnel d'Alger, Constantine, Tlemcen... Aussitôt, une procession circulaire investit le podium aux rythmes de percussions, t'bal, karkabou très extatiques. Accompagné d'une chorale plurielle d'une blancheur albâtre, le crooner Hamidou souhaitera la bienvenue à Alger, hôte, en interprétant Farha ou Nachwa Fel Djazaïr (Joie et gaieté en Algérie). Le show proprement dit s'articule en plusieurs tableaux présentant la pleine lune, une exhibition d'habits traditionnels de La Casbah, les fameuses portes d'Alger, des déclamations lyriques et poétiques de l'actrice Fettouma Ousliha Bouamari déclarant sa flamme à El Bahjda d'antan, des conversations d'outre-tombe anachronique, dialectique, historique et pédagogique entre Bologhine Ibn Ziri, Mohamed Racim et Hassiba Ben Bouali ou encore un travelling de figures emblématiques ayant tutoyé l'histoire de l'Algérie du haut de leur grandeur comme Raïs Hamidou, Sidi Abderrahmane, El Hadj M'hamed El Anka, El Hadj El Hachemi Guerrouabi, Amar Ezzahi... Parmi les moments forts de ce show scénique, sonique et lumineux sous la direction orchestrale magistrale de plus de 67 musiciens du maestro, compositeur, arrangeur et instrumentiste Farid Aouameur ayant officié avec Khaled, Compay Segundo, Amr Diab, Takfarinas, Chérifa, les performances du rappeur Lotfi Double Kanon et son crew (équipe) de hip-hoppers et breakdancers à l'exubérance créative et juvénile, des danseurs d'un alouin (danse traditionnelle de Ouled N'har, à l'ouest du pays) sophistiqué, hypnotique, corporel, altier, cybernétique et chorégraphique, des polyphonies berbère, chaouie, kabyle et sahrarouie, du concerto acoustique de cordes emmené dans une bonne intelligence cordiale où le maqam le dispute au dub jamaïcain et les archets des violons flirtent aux notes cristallines du mandole de Mohamed Rouane. Ainsi que la prestation d'excellence facture d'un trio de flamenco venant de Séville (Espagne) avec Mohamed Rouane et Hamidou. Un session rehaussée par la danseuse aux pas et appas ayant du chien andalou, ibérique, gypsy, arabique, ardent et gorgé de soleil hispanique. Ou encore le medley (pot pourri) panarabe balabi, raï, house, kabyle et aloui goupillé par Farid Aouameur, l'hommage au Liban, à la Palestine et à l'Irak par Nada Rihane et Lotfi Double Kanon, l'interlude andalou de Nadia Benyoucef, celui chaâbi de Sid Ahmed El Harrachi. Au finish, en guise d'encouragement une standing ovation ornée par les youyous d'une femme... Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture. Quelques retouches pour résorber les longueurs, lourdeurs et autre temps mort et le spectacle est bouclé par 250 actants et artistes notamment Ahmed Benguettaf, l'homme de théâtre et directeur du TNA et bien d'autres. The show Must Go On ! Il y a de la joie à El Bahdja !