La future voie ferrée qui reliera la ville d'Es-Sénia à celle d'Arzew ne manquera certainement pas de faire beaucoup d'heureux. Il ne s'agit pas seulement des passagers et des éventuels opérateurs qui emprunteront le train pour voyager et transporter leurs marchandises, mais aussi de la vingtaine de familles occupant le bidonville de Cheklaoua. Leurs bicoques se trouvant sur le tracé de la nouvelle voie ferroviaire, devraient être rasées incessamment pour permettre le passage du train. Inévitablement, les habitants de ce bidonville, construit depuis plus de 20 ans, devraient être relogés et ils le seront très certainement, selon certaines sources proches des services concernés. L'ensemble des taudis s'est toujours soustrait au regard, se faisant presque oublier par tous, en se cachant derrière le cimetière français. Sans ce projet ferroviaire, qui se présente comme une manne du ciel, les 22 familles n'auraient été non seulement pas inquiétées, parce qu'elles n'ont dérangé personne, mais elles n'auraient que peu ou pas de chance du tout de bénéficier un jour d'un logement décent. Selon certains habitants, il est à craindre que cette perspective de relogement risque de provoquer une ruée vers le bidonville. Des personnes pourraient se lancer dans l'assemblage en toute hâte de tôles ondulées, faisant de nouvelles baraques pour se fondre parmi les nécessiteux, dans l'espoir d'obtenir un logement. Mais, il est des habitants du bidonville en question qui veillent au grain, dit-on, et s'opposeront à toute tentative d'incursion.