Pour l'année en cours, la production oléicole sera portée au double par rapport à la précédente, selon les prévisions des responsables de la direction des services agricoles (DSA). En effet, pour le directeur de ce secteur, rencontré pour un entretien exclusif autour de l'oléiculture, la production oléicole, qui était de 900 000 l en 2005-2006, sera portée à 2 millions de litres pour 2006-2007. L'explication de cette performance dans la production, qualifiée juste de moyenne, selon notre interlocuteur, se trouve d'abord dans les conditions climatiques. Autant la neige et la gelée ont, dans d'assez notables proportions, compromis l'année écoulée en abaissant le niveau de la production à hauteur de 900 000 l, autant le soleil et une bonne pluviométrie ont joué favorablement au bénéfice de la filière oléicole pour l'année en cours. L'autre facteur de développement de la filière a son origine dans le programme FNRDA, qui a fait passer le patrimoine oléicole de la wilaya de 15 000 ha à 20 510 ha. Soit une augmentation de 5310 ha. Tout en soulignant l'impact de ce programme, le directeur des services agricoles a fait observer que la superficie oléicole en production est de 17 348 ha. Le reste (un patrimoine estimé à 20 510 ha) est constitué de jeunes plants non encore productifs. Il le seront dans deux ou trois ans, selon le même responsable. Et de faire observer que la production reste tributaire d'un biotope à un autre. De même, un jeune plant peut mettre deux à cinq ans pour entrer en production, selon le même principe de biotope.Un exemple fourni à ce propos par l'ingénieur agronome : un plant mis en terre à M'chedallah, qui bénéficie d'une exposition idéale au soleil, met deux ans pour entrer en production, alors qu'un autre à Lakhdaria, où les conditions d'ensoleillement sont médiocres, met 5 à 6 ans pour devenir productif. Enfin, l'optimisme est entretenu chez les responsables de ce secteur par les moyens mis en place pour la réussite de la campagne en cours : la récolte du fruit dans de bonnes conditions et la rapidité dans sa trituration qui empêche que le fruit ne soit trop longtemps stocké et partant, ne dessèche. On compte 192 huileries (modernes et traditionnelles) dont 32 acquises dans le cadre du FNRDA. Pour l'heure, la campagne, qui a démarré le 15 décembre 2006, a permis de cueillir 55 000 q sur les 240 000 prévus pour 13 020 q triturés. Ce qui résume parfaitement la situation en matière de rapidité dans la cueillette et son traitement au niveau des huileries. Si l'on sait que le rendement à l'hectare est de 16 litres par quintal, on arrive allégrement au chiffre de 2 400 000 l pour la production globale, cette année. Dans quelle proportion le parasite, appelé mouche blanche ou dacus, gâche-t-il la production oléicole ? L'ingénieur agronome et le directeur avancent le taux 10%. Mais selon eux, la lutte engagée par les oléiculteurs pour son éradication semble payante. Les produits achetés pour combattre le dacus sont soutenus par l'Etat à travers le dispositif du FNRDA, qui alloue 6 DA par arbre infecté. L'olive piquée par le dacus contient des œufs de ce parasite. D'ailleurs, selon l'ingénieur agronome qui a étudié ce parasite en Espagne et constaté les gros dégâts qu'il cause dans les oliveraies de ce pays, notre climat n'est guère favorable au développement du dacus. D'où ses piètres capacités de prolifération dans nos champs d'oliviers. Un autre sujet de préoccupation pour les responsables de la DSA : le taux d'acidité de l'huile d'olive. Celui-ci va de 0,8% à 1% pour l'huile dite extra vierge. Il est de 1 à 2% pour l'huile vierge et de 2 à 3% pour la limpante. Cette dernière est impropre à la consommation. Le taux d'acidité, selon le directeur des services agricoles, a beaucoup baissé grâce à l'amélioration des conditions qui interviennent à tous les niveaux, de la cueillette jusqu'à la trituration, incluant les moyens de stockage, d'emballage et de trituration, qui ont nettement évolué.