Alors que les prix du pétrole ont amorcé une timide reprise, lundi matin, en repassant au-dessus de la barre des 53 dollars, le marché continue de scruter la réaction de l'Opep. Il faut savoir que les prix du pétrole avaient clôturé l'année 2006 autour de 61 dollars le baril, un niveau jugé bon par l'Opep. Mais les prix ont amorcé une tendance baissière dès les premiers jours de l'année 2007 en perdant près de 15% de leur valeur. Une tendance favorisée principalement par les températures au-dessus de la normale saisonnière dans l'hémisphère Nord qui annonçaient un hiver doux. Cette tendance s'est trouvée confortée par une augmentation des stocks des distillats. Le tout a été couronné par des statistiques qui ont indiqué une mauvaise discipline au sein de l'Opep. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole semble très lente à appliquer la première décision de réduction de la production de 1,2 million de barils par jour prise à Doha, en octobre 2006. Cette réduction n'est pas respectée à cent pour cent si l'on se base sur les données fournies par plusieurs sources industrielles. Le surplus se situerait entre 400 000 et 700 000 barils. La réduction se basait sur un niveau de production de 27,5 millions de barils par jour pour les dix pays concernés par les quotas. A la fin du mois de novembre, la production devait être de 26,3 millions de barils. Or, les différentes statistiques situent la production entre 26,7 et 27 millions de barils par jour à fin décembre. Selon ces statistiques, deux pays sur dix auraient mis en application cette réduction à cent pour cent. La deuxième réduction de 500 000 b/j doit entrer en application à partir du 1er février. Jeudi dernier, le président de l'Opep a évoqué ce problème en appelant les pays membres à respecter la discipline. Actuellement, les négociations menées par le président de l'Opep avec les ministres tournent autour de deux propositions, provoquer une réunion extraordinaire pour donner un signal fort au marché ou bien attendre les effets de la réduction en insistant sur la discipline. Le Venezuela et l'Iran ont sollicité une nouvelle réduction de la production. Mais quoi qu'il en soit et pour retrouver sa crédibilité, l'Opep doit d'abord appliquer la première réduction, mettre en marche la deuxième avant de décider d'une autre réduction qui pourrait s'avérer nécessaire à l'approche du printemps. Auquel cas une nouvelle réunion sans actes concrets finirait par faire perdre encore plus sa crédibilité à l'Opep.