L'interpellation et la mise sous mandat de dépôt du représentant du parti politique AHD 54 n'en finissent pas de faire parler l'opinion publique locale. Hier, un important rassemblement a eu lieu devant la grande surface « Les Monoprix », rue Emir Abdelkader, Annaba. Il s'agissait des 300 sous-locataires concernés par une décision d'expulsion. Elle avait été prise à l'issue de deux audiences du tribunal correctionnel de Annaba et confirmée en 2e instance. AHD 54 Annaba avait pris position en faveur des expulsés qui avaient entamé un mouvement de protestation. Pour les services de la police des renseignements, le responsable local de ce parti a franchi la ligne rouge. Il se serait impliqué directement en appelant les commerçants à une marche de protestation pacifique. Présenté au procureur de la République près le tribunal de Annaba, il a été placé dimanche sous mandat de dépôt. Il devra comparaître aujourd'hui à la barre des accusés pour répondre du chef d'inculpation d'atteinte à l'ordre public, rassemblement illégal et organisation d'une marche sans autorisation. Selon des informations judiciaires, le mouvement de protestation devait être entamé dimanche à partir du local du parti. « Il s'agit d'une tentative de récupération et de manipulation du représentant local de AHD 54. Il a été surpris alors qu'il collectait des signatures à des fins strictement partisanes », a précisé la même source judiciaire ayant requis l'anonymat. Situation que dément catégoriquement le secrétariat exécutif de AHD 54. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, tout en dénonçant l'arrestation de son représentant de Annaba et en appelant à sa libération immédiate, ce secrétariat a précisé : « Notre parti est persuadé de la responsabilité de ses représentants dans le cadre consacré par la Constitution et les lois de la République. Notre représentant à Annaba a choisi, en sa qualité de responsable politique, une action de conciliation et de dialogue, pas une action destinée à perturber l'ordre public. »