La sûreté de daïra d'Azazga a arrêté l'auteur de l'assassinat commis il y a une dizaine de jours dans la périphérie sud du chef-lieu, au village Boubroun. L'affaire a mis au jour un trafic de psychotropes en relation avec une pharmacie de la ville. L'officine a été fermée par mesure conservatoire ordonnée par la justice et l'employé ayant fait commerce des psychotropes a été mis sous mandat de dépôt. Le dénouement inattendu de cette affaire, qui touche de plein fouet la corporation des pharmaciens, est survenu après l'interrogatoire de l'auteur de l'assassinat commis dans la nuit du 8 au 9 janvier. Le corps de la victime, A.Y., un jeune homme de 18 ans, stagiaire dans une école de formation à Azazga, a été retrouvé, le 12 janvier, dans un buisson près du village, portant plusieurs coups de couteau. Les investigations de la police ont permis l'arrestation d'un jeune de 25 ans, A.S., maçon et habitant le même village que la victime. Le suspect a avoué avoir porté les coups de couteau mortels. Présenté à la justice le 21 janvier, il a été mis sous mandat de dépôt. Les enquêteurs ont retrouvé sur les lieux de l'assassinat l'emballage de médicaments de la catégorie des psychotropes et ont saisi des produits similaires lors de la perquisition au domicile du suspect. Ce dernier a avoué avoir commis son forfait sous l'emprise des drogues. L'interrogatoire a fini par remonter à la source d'approvisionnement en ces produits, qui n'est autre qu'une pharmacie de la ville d'Azazga. L'employé de l'officine servait ces substances sans prescription médicale et en infraction vis-à-vis de la loi, puisqu'une réglementation rigoureuse a été mise en place s'agissant de cette catégorie de médicaments, obligeant les pharmaciens à tenir un registre soumis au contrôle des autorités. Le « vendeur » de médicaments, A.L., a été déféré devant la justice et écroué. Les substances fournies par la pharmacie aux jeunes en question relèvent de la « classe A », constituées à base de drogue, menant à un état de « démence » quand elles sont associées à l'alcool, selon les explications fournies de sources proches de l'enquête. L'on souligne de même source qu'une loi datant de 2004, portant prévention et répression de l'usage et du trafic de stupéfiants et substances psychotropes punit les contrevenants de 5 à 10 ans de prison ferme et de 500 000 DA d'amende. A noter que le pharmacien propriétaire de l'officine n'était pas présent dans son lieu de travail lors des transactions illicites, mais sa responsabilité est engagée dans le dossier puisque la réglementation ne permet pas de confier le fonctionnement d'une pharmacie à de simples vendeurs sans relation avec le métier.