En effectuant une visite officielle à Alger, José Socrates, Premier ministre portugais, a clairement souligné que son pays veut être « un partenaire de l'Algérie, dans le cadre de relations basées sur la confiance ». Il a précisé en outre que « le domaine énergétique était stratégique » aussi bien pour Alger que pour Lisbonne. Le Portugal ne veut pas limiter sa coopération au domaine énergétique. D'autres secteurs intéressent aussi comme la réforme du secteur bancaire et le domaine culturel. « J'aimerais annoncer la création prochaine d'un premier institut lusophone à Alger », a ajouté le Premier ministre portugais. L'Algérie est un partenaire privilégié et sa dimension économique est importante au moment où notre pays connaît une période d'expansion et d'investissements. Tourisme, logement, construction des routes, chemins de fer, pêche et énergie sont les secteurs classés importants par le gouvernement et les opérateurs économiques du Portugal en direction de l'Algérie. Les relations nouvelles de l'Algérie avec l'Union européenne, l'OTAN et l'OMC donnent une dimension plus large à nos rapports avec le Portugal. Qu'il s'agisse de la garantie de la sécurité énergétique de l'Europe ou de la lutte commune contre le terrorisme et les autres crimes trans-frontières, ou qu'il s'agisse de la transformation de la Méditerranée en une zone de paix et de prospérité, l'Algérie et le Portugal sont en mesure d'apporter des contributions importantes au moyen d'un partenariat global aux effets positifs pour eux-mêmes comme pour tous les autres. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a affirmé hier que le traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération, signé à Alger le 8 janvier 2005, est « le socle » des relations bilatérales entre l'Algérie et le Portugal. Il a indiqué, dans ce sens, que la rencontre à Alger devrait être perçue comme « un signal fort » en direction des entreprises portugaises, pour les « inciter à faire preuve de plus d'audace dans le marché algérien », tout en les appelant à tirer profit des chances liées à la consécration de partenariats mutuellement bénéfiques. Le Président a insisté sur l'ambitieux plan technologique que le gouvernement a lancé récemment. Face à une croissance inférieure à la moyenne européenne, le Premier ministre portugais, José Socrates, a lancé en 2005, un plan de redressement économique en cinq points. Une des mesures de ce plan est consacrée à la création d'un « plan technologique portant sur de lourds investissements dans les domaines de l'innovation, des nouvelles technologies, de la formation et de la recherche et développement ». Le Portugal entend notamment rattraper les pays européens les plus riches en termes d'accessibilité à l'internet haut débit. L'Algérie pourra bénéficier de cette expérience pour réduire la fracture numérique et se rapprocher de la société de l'information. S'agissant du Maghreb, c'est-à-dire de son voisinage africain le plus proche, M. Bouteflika dira : « Je perçois bien tous les questionnements que nos amis et partenaires européens se posent avec une certaine préoccupation. Je voudrais, à cet égard, souligner l'attachement indéfectible de l'Algérie à l'idéal maghrébin en tant que choix stratégique incontournable, conforme à la fois aux profondes aspirations de tous les peuples maghrébins et à leurs intérêts les mieux compris ». Le Président ajoute : « Mais nous ne pouvons pas accepter quelque amalgame que ce soit entre la construction maghrébine et la question du Sahara-Occidental. Il s'agit là d'une question de décolonisation à parachever nécessairement au moyen du libre exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination, conformément au plan Baker ainsi qu'aux résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies. » L'Algérie et le Portugal ont signé hier huit accords de coopération bilatérale dans les domaines diplomatique, économique, judiciaire et sportif. Un accord de suppression des visas sur les passeports diplomatiques et de service a également été paraphé.