En effet, après avoir revisité le conte d'Aladin et sa fameuse lampe magique, Tounsi Yacine, le président de l'association et réalisateur, et en compagnie de sa troupe, récidivent avec une Khrafa, une histoire qui nous a bercés du temps où les grands-mères et les grands-pères faisaient asseoir leurs petits-enfants sur les genoux et les emportaient loin dans un monde imaginaire rempli d'ogres, de djinns et de princesses. Sisbène, puisque c'est de lui qu'il s'agit, revient dans notre imaginaire grâce au talent de Mesrah Elleil. Sisbéne tah fel borma ma bène (Sisbène a disparu au fond de la marmite, ndlr) est l'intitulé d'une pièce particulière, puisque les héros, Sisbène et sa mère, des fourmis, sont représentés par des… louches, entourées de marmites, de casseroles et autres instruments de cuisine. « Cette pièce est la concrétisation des stages effectués à Amiens où l'on a appris le théâtre d'objets qui consiste à donner vie à des personnages en manipulant des ustensiles par des acteurs ou des manipulateurs », nous dira M. Tounsi. Sur scène, Daoudi Serhane et Hamza Mohamed Chérif seront les pionniers de cette expérience inédite en Algérie. Avec un jeu de lumière savamment orchestré et une manipulation pointue des « acteurs », les deux comédiens auront réussi le baptême d'un genre théâtral inédit. Le couscoussier, la casserole, les louches en bois et les corbeilles à pain, et à défaut de nous faire saliver, auront eu le mérite grâce à Serhane et Chérif de nous embarquer sur des terres hostiles où la mère de Sisbène devait accomplir plusieurs « travaux d'hercule », avec une persévérance de… fourmi, pour espérer récupérer son rejeton tombé au fond d'une marmite à cause d'une curiosité propre aux… enfants. Chose qu'elle fera avec bonheur, pour le plus grand plaisir des enfants qui ont découvert la nouvelle production de Mesrah Elleil. « Ce genre nouveau a été bien accueilli par le public et cela nous a soulagés, car on appréhendait énormément ce saut dans le vide. Finalement, tout s'est bien passé et ça nous encourage de persévérer dans la voie de l'inédit », conclura le président de l'association.