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Un génie dans l'imaginaire des enfants
J. R.. R. Tolkien, le monde magique du seigneur des anneaux
Publié dans El Watan le 25 - 05 - 2006

Lorsque John Ronald Reuel Tolkien entreprend ses premières tentatives littéraires, au début du XXe siècle, il n'imagine pas un seul instant que son œuvre encore balbutiante allait déboucher sur une extraordinaire consécration mondiale.Tolkien, en fait, n'avait même pas écrit : il avait déclamé un récit peuplé de personnages fabuleux issus autant de son imagination que des réminiscences légendaires qui avaient enchanté son enfance.
Tolkien venait d'inventer l'univers magique dont son chef-d'œuvre, Le Seigneur des anneaux, marquera la flamboyante quintessence. Tolkien avait inventé Bilbo le hobbit, héros récurrent de sa formidable entreprise littéraire qui suscitera l'adoration des lecteurs dans le monde entier. Au moment où se met en place cette immense entreprise, Tolkien est déjà un éminent universitaire, dont le nom est salué avec respect dans la prestigieuse institution d'Oxford. La vingtaine à peine dépassée, Tolkien s'est imposé comme l'incontestable spécialiste des langues anciennes. Il est passionné par les langues anciennes au point d'en créer une, le haut elfique, à laquelle il consacrera même une thèse magistrale. Personne, y compris dans les cercles scientifiques, ne le prend pour un farfelu lorsqu'il affirme, avec l'autorité de l'expert, que le heut elfique est la langue que parlent les elfes. Les elfes ! Ce sont justement les héros de prédilection de Tolkien et ce grand esprit ne pouvait pas accepter que ces personnages légendaires n'aient pas eu à leur disposition un véhicule linguistique pour exprimer leurs sentiments. Tolkien, au cours de sa vie, a parlé couramment une dizaine de langues, dont il avait l'entière maîtrise. Il était si sérieux, si convaincant dans son argumentaire, que ses théories sur le heut elfique furent prises au pied de la lettre. Bilbo le hobbit fit très vite parler de lui et Tolkien, incrédule mais ravi, céda à la pression des éditeurs qui souhaitaient que l'auteur aille plus loin dans la déclinaison de l'univers fantasmagorique, dont Bilbo le hobbit esquissait les contours. Tolkien n'avait rien à prouver à cette période, car sa carrière d'enseignant émérite le plaçait au plus haut de la pyramide universitaire. Mais la littérature était pour lui un défi, il la concevait comme un chantier colossal sur lequel se bâtissent des œuvres qui durent. Ainsi, Tolkien a pu commencer Le Seigneur des anneaux en 1936 pour n'en venir à bout qu'en 1954. L'écrivain était alors un solidaire sexagénaire qui avait conservé un moral d'éternel adolescent. C'était un trait de la personnalité de Tolkien qui n'avait jamais perdu ses illusions sur le caractère merveilleux de l'histoire de l'humanité. Il avait pourtant vécu les épreuves les plus tragiques de la vie. Né en Afrique du Sud, en 1892, Tolkien rejoint l'Angleterre alors qu'il est encore un bébé. Il perd ses parents et devient un enfant que recueillent des proches charitables et bien intentionnés. Le petit John Ronald Reuel est un surdoué qui a la bosse des études et il décroche presque en se jouant les diplômes qui le conduiront à devenir l'un des professeurs en vue de la prestigieuse université d'Oxford. Lorsque la Première Guerre mondiale survient, le jeune Tolkien est parmi les premiers engagés. Victime de la fièvre des tranchées, il est évacué et hospitalisé dans son pays. C'est au cours de sa convalescence qu'il manifeste les premiers signes de sa passion pour l'univers magique des elfes. C'est de toute évidence une fixation créatrice sur des sédiments de mémoire. Celle des récits fabuleux qui ont accompagné son enfance et qui mêlaient les chevaliers de la table ronde aux trolls, elfes et autres lutins de la tradition nordique. Bilbo le hobbit est né dans une large mesure de ces souvenirs époustouflants.Tolkien, dont la rigueur scientifique était incontestable, s'était persuadé que la connaissance des langues parlées par les peuples anciens l'aiderait à mieux définir le vaste univers des légendes. Par sa mère anglaise et son père d'ascendance germanique,Tolkien était un anglo-saxon typique. Il était nordique par sensibilité et c'est ce qui le poussera par exemple à apprendre la langue finnoise. Il fallait toutefois un minimum de connivence de la part des lecteurs pour que le grand projet littéraire de Tolkien ait du sens. Et cette connivence, ne doutait pas Tolkien, ne pouvait être que le fait des enfants ou de ceux qui l'étaient restés comme lui. Il fallait tout le poids de l'innocence pour croire au monde du milieu que dépeignait l'auteur, à ce langage des arbres et bien évidemment à celui des elfes. Tolkien croyait en la force du conte, dont il n'ignorait pas qu'il avait été le ciment de l'imaginaire des peuples du monde. Les contes rendent vraisemblable l'invraisemblable. Linguiste de très haut niveau, il était bien placé pour avoir une subtile connaissance de son sujet. Tolkien ne créait pas une littérature d'évasion, des histoires à dormir debout, mais s'attachait à reconstituer le contexte esthétique et moral dans lequel l'humanité avait avancé sur le chemin de la connaissance. La littérature de Tolkien procède d'une codification des croyances populaires et l'attachement des peuples à l'indicible. L'œuvre de Tolkien pose à cet égard la grande question de la vraisemblance. En traversant le socle légendaire,Tolkien tente d'apporter une réponse sur l'apparent et le caché. Le postulat de Tolkien est d'être cru. Et on peut se demander comment régit un auditoire auquel on raconte qu'il y avait quelqu'un dans la lampe d'Aladin. De la même manière, avec Le Seigneur des anneaux, mais aussi dans l'ensemble de son œuvre, Tolkien demande à ses lecteurs pourquoi ils ne croiraient pas que les légendes ont été d'abord des histoires vécues. En ce qui le concerne, lui, ce credo est sa matière. Le succès prodigieux de ses romans a démontré que Tolkien a su être un bon pédagogue du merveilleux. Disparu en 1978, l'écrivain a fourni au cinéma l'opportunité de rebondir sur la réussite publique phénoménale de son œuvre littéraire. Ralph Bakhshi, le réalisateur du sulfureux Fritz The Cat avait signé en 1978 une première adaptation du Seigneur des anneaux. Mais, c'est le cinéaste néo-zélandais Peter Jackson qui traduira le mieux à l'écran l'esprit du romancier. Le Seigneur des anneaux est l'un des films les plus populaires de l'histoire du cinéma et il a mené des millions de cinéphiles vers le monde merveilleux de Tolkien. Moralité de toute cette histoire : Bilbo le hobbit vécut heureux et il eut beaucoup d'enfants.

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