Sport, phénomène de société, « échappatoire » de la vie trépidante de la ville et ses cités bruyantes, la pêche à la ligne fait de jour en jour des émules et relève du décor de cette ville littorale, où qu'il pleuve, qu'il vente et même quand il neige (phénomène pourtant assez rare), ces amateurs de la mer n'abdiquent pas. Du côté d'Errabta, un site préhistorique de l'antique Igilgili qui renferme des tombes puniques préservées par une sorte de grillage, ils sont nombreux à jeter « leurs appâts » dans les eaux d'une mer tantôt houleuse, tantôt calme invitant à un semblant de « nirvana ». Ce site est constamment clairsemé de pêcheurs de tous âges, qui munis de leurs lignes, moulinets et cannes avec les accessoires nécessaires, offrent un décor de calme et de sérénité, appuyé par celui de la « grande bleue ». Mehdi, Amar et Nabil, des habitués des lieux, sont des mordus de la pêche à la ligne. Chacun avec son moulinet y va de sa manière de « jeter l'ancre » mais avec le même but : celui de réaliser une prise pour ne pas rentrer bredouille. Ce trio d'amateurs fréquente le site de la cité des Frères Assous, chaque vendredi, pour au moins six heures d'affilée, face à la mer. « C'est un passe-temps et un sport », dira Nabil, fonctionnaire à la wilaya. Pour Mehdi, enseignant de son état et qui s'adonne à ce hobby depuis presque trois ans, « pêcher à la ligne est une cure qui permet de prendre aussi un bol d'air iodé, mieux que de végéter dans les cafés ». « L'essentiel n'est pas d'attraper le poisson mais d'être loin du vacarme de la ville. » Amar, le troisième « larron », également enseignant, abonde dans le même sens. Il voue un amour à la mer chanté par les poètes, les écrivains et les chanteurs, depuis la nuit des temps. « J'ai découvert dans la mer, une leçon de sagesse, de philosophie », dira-t-il pour résumer son face-à-face avec cette mystique étendue d'eau bleue. Sa meilleure prise de poisson remonte à mai 2001 quand, tout heureux, il a « épinglé » dans son hameçon un beau mérou de à 3,300 kg. A quelques mètres, des mouettes blanches survolent à rase-mottes les eaux et plongent rapidement leur bec pour attraper leur butin. Ces oiseaux sont une sorte de baromètre incontournable de la présence des poissons dans les parages. Le soir, lorsque les lampadaires sont allumés, les amateurs de la pêche à la ligne sont là jusqu'à une heure tardive de la nuit. Par beau temps, d'autres amateurs de la promenade nocturne arpentent également cet espace aménagé et abondamment éclairé et qui a donné un « plus » et une note de gaieté à la cité littorale. « Le boulevard », communément appelé, est en fait un lieu de prédilection des visiteurs et promeneurs. Il a conquis ses lettres de noblesse l'été dernier après avoir abrité une série de soirées de variétés et d'animation culturelle et artistique à l'occasion de la saison estivale.